Cadis de supermarché

La grande distribution impactée par le confinement : vers de nouvelles habitudes de consommation ?

Depuis le début du confinement, les enseignes de la grande distribution ont été contraintes de se réorganiser pour s’adapter aux nouvelles habitudes de consommation. L’institut Nielsen décrypte ces nouvelles tendances.

Les consommateurs ne font plus les courses comme « avant l’épidémie ». Les ventes de certains produits se sont envolées, tandis que d’autres articles alors populaires se vendent moins bien. Plus encore, les consommateurs semblent avoir répondu positivement à l’appel de l’exécutif qui demandait, afin de réduire les risques de contamination, de lisser les achats dans le temps. Ainsi, les jours de courses ne sont plus les mêmes : la période du lundi au jeudi était auparavant une période « creuse ». Or, depuis le 17 mars, les taux se sont rééquilibrés et ces jours sont devenus clés pour la grande distribution. Devenus des jours atypiques, le samedi et le dimanche sont moins plébiscités.

Le samedi perd son titre de « jour préféré » pour faire ses courses

L’IFOP avait déjà avancé une analyse sur l’impact du confinement sur les habitudes de consommation des Français.

Ici, l’institut Nielsen, spécialisé en marketing et médias, revient à son tour sur les bouleversements enregistrés par la grande distribution depuis le début de la crise sanitaire.

Si le samedi était jusqu’alors le moment privilégié par les Français pour faire leurs courses, aujourd’hui la donne semble avoir changé. Selon les calculs effectués par l’institut Nielsen, on constate que le poids du week-end dans les ventes hebdomadaires accuse une baisse de 23% depuis le début du confinement. À lui seul, le samedi enregistre un recul à 2 chiffres depuis le 17 mars. Selon ces mêmes calculs, le vendredi serait devenu le jour préféré des Français pour faire leurs courses : le poids du samedi dans le chiffre d’affaires des PGC-FLS (Produits de grande consommation – Frais libre-service) s’élève désormais à 17,2% contre 19,1% pour le vendredi.

Certaines enseignes ferment les magasins le dimanche

À noter, que le poids du dimanche dans le chiffre d’affaires des PGC-FLS baisse également de 5% en 2019 à 2.3% pour la deuxième et la troisième semaine du confinement. Une situation qui peut s’expliquer par les fermetures de plusieurs magasins le dimanche. Le 1er mars, avant la crise sanitaire, ils étaient 83% à ouvrir, le dimanche 5 avril ils n’étaient plus que 54%. Pour autant, ces chiffres sont à relativiser. Le Drive enregistre une forte progression de ses ventes le dimanche, elles ont triplées entre le 29 mars et le 5 avril par rapport à la même période l’année dernière. Une tendance qui prouve, si ce n’était pas déjà fait, que les consommateurs sont désireux d’effectuer des achats le dimanche.

Un changement de consommation « radical » ?

Depuis le début de cette crise, le secteur de la grande distribution semble s’adapter à un contexte particulier allant de l’explosion des ventes en ligne à la modification des habitudes de consommation. Les mesures de protection sanitaire ont largement été renforcées et les conditions de travail des salariés ont été placées au cœur des préoccupations. Les commerces de proximité connaissent depuis un mois une augmentation importante de leur chiffre d’affaire et les drives ont le vent en poupe. Entre le 16 et le 22 mars, les achats en livraison ont presque doublé. Si les solutions d’achat deviennent omnicanales, la consommation devient davantage lissée dans le temps. Si la première tendance a des chances de perturber, rien n’est moins sûr pour la deuxième. En effet, cet équilibrage de la consommation hebdomadaire devra être regardé et étudié dans la phase post confinement. Quand beaucoup de Français auront repris le chemin du travail, les élèves et étudiants celui de l’école, et que le week-end, sera, pour beaucoup, le seul moment pour faire les courses.

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