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Limoges, un Super U fait polémique en vendant des masques à 75€

75€, tel a été le prix affiché pour un lot de 50 masques dans un Super U de Limoges. Face à la polémique qui s’est développée sur les réseaux sociaux, le magasin a décidé de retirer ces lots de la vente et de les distribuer à l’Agence régionale de Santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine et au Secours Populaire.

L’épineuse question des masques au sein de la grande distribution pour protéger les salariés

Tout est parti d’une intention louable : protéger ses salariés face à la crise sanitaire qui s’annonçait. C’est ainsi qu’Hervé Epaillard, directeur d’un Super U de Limoges, explique l’origine de la polémique. Lorsqu’il commande ses masques à un fournisseur en Chine, il y a quelques semaines, ce directeur de magasin n’imaginait pas qu’il serait au cœur d’une polémique.

Il est vrai que la situation est bien différente de celle que nous connaissons aujourd’hui : la France est en manque cruel de masques. Même si le mot de pénurie n’est pas prononcé par les autorités, la situation n’en est pas moins critique. Tout le monde cherche des masques et les fournisseurs, en position de force, peinent à répondre à l’afflux de commandes.

Dans son magasin de Limoges, Monsieur Epaillard est confronté à cette réalité. Impossible pour lui de commander la quantité qu’il souhaite. Son fournisseur ne réalise aucune commande en dessous de 30 000 pièces. Dans l’urgence de la situation, il passe commande pour cette quantité “sans vraiment croire être livré”.

La grande distribution mobilisée pour la distribution de masques ?

Mais les masques ont été reçus par le Super U de Limoges. Avec des quantités plus importantes que prévu, il décide de proposer à la vente une partie de son stock pour répondre à la demande de ses clients. Toutefois, acheté 73€ pièce, il ne peut vendre ses produits en dessous de son prix d’achat. Dans le même temps, les tensions autour de la disponibilité des masques en France ont légèrement diminué. Les conditions sont alors réunies pour qu’une polémique émerge.

Face à plusieurs alertes reçues, le magasin décidera de retirer de la vente ses masques et de les distribuer à l’ARS de Nouvelle-Aquitaine ainsi qu’au Secours Populaire. Dans la presse régionale, Monsieur Epaillard regrettera d’avoir agi dans la précipitation et se défendra de toute motivation mercantile.

À travers cette histoire, somme toute anecdotique, certains verront la marque d’un capitalisme exacerbé quand d’autres noteront une simple erreur d’appréciation de la situation. Elle est toutefois révélatrice de l’état de tension auquel est soumise la grande distribution, tiraillée entre protection de ses collaborateurs, devoir de solidarité nationale et nécessité de maintenir un fonctionnement normal de ses activités.

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