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Les maxi-volumes riment-ils forcément avec maxi-prix ?

En plein confinement, de plus de plus de Français ont ajusté leurs habitudes de consommation afin de faire des économies sur leur budget alimentation. Ce faisant, désormais, les clients privilégient les produits de première nécessité au format familial dans l’optique de constituer des stocks et de pallier aux possibles pénuries.

La grande distribution s’adapte et propose de nouveaux produits plus adaptés aux besoins des familles

Depuis le début du confinement, les consommateurs sont quotidiennement confrontés à des rayons vides ou à la raréfaction de certains produits premiers prix. Par conséquent, les clients doivent se reporter sur d’autres produits, le plus souvent d’une gamme supérieure donc plus onéreux. Afin d’éviter que le budget alimentation des ménages n’explose, les acteurs de la grande distribution ont décidé de commercialiser certains produits sous forme de packs familiaux.

Présents dans tous rayons et placés, le plus souvent, en tête de gondole, ces nouveaux formats, spécialement conçus pour les familles, sont réputés plus économiques que les mêmes produits vendus dans un conditionnement standard. Cette offre répond à un double objectif : fidéliser les clients et renouer avec les promotions qui se faisaient de plus en plus rares, faute de personnel disponible pour l’étiquetage.

Suite à la généralisation de cette nouvelle pratique commerciale, l’ONG Foodwatch a décidé de mener une enquête avec comme base d’étude dix produits du quotidien présents dans différents drives (Auchan, Intermarché, Carrefour, Cora, Casino et Monoprix) afin de s’assurer que ces packs familiaux soient bien des offres promotionnelles. Les résultats de l’enquête mettent en évidence certaines incohérences comme avec le riz long grain Lustucru, commercialisé chez Cora, qui connaît une augmentation de 22,8% du prix au kilo entre le format classique (450g) et le format familial (750g). Par conséquent, Foodwatch incite les clients à se référer au prix au kilo pour ce type de produit.

La grande distribution toujours plus solidaire des consommateurs et des producteurs

Sous l’impulsion de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, la grande distribution a décidé de se montrer encore plus solidaire des consommateurs. Carrefour et Leclerc ont, par exemple, pris la décision de bloquer le prix de certains produits de première nécessité. Parallèlement, d’autres enseignes se sont engagées à soutenir les agriculteurs en proposant à la vente des produits frais issus des exploitations françaises.

Malgré tous ces gages de bonne volonté, certaines rumeurs ou montages photographiques trompeurs laissent croire que certaines enseignes profiteraient de la crise sanitaire pour augmenter leurs prix. Pourtant, dans les faits, les prix n’ont que très peu augmenté à l’exception, certes et pour des raisons somme toute évidentes, des fruits, légumes et des FLS. Les juxtapositions visuelles que nous pouvons relever sur les réseaux sociaux de tomates d’Espagne et de tomates issues de producteurs français font apparaître des différences notables, qui s’expliquent pour l’essentiel par des modes de culture différents. Ces gaps peuvent, à n’en pas douter, semer le trouble pour les consommateurs. Pourtant, passé l’effet initial d’étonnement, force est de constater qu’il ne s’agit aucunement de la part de la grande distribution de réaliser des marges substantielles et, comme d’aucuns le laissent entendre, de profiter de la crise sanitaire. À titre d’exemple, dans une communication datée de ce jour, Intermarché a annoncé que les fromages AOP auvergnats vendus dans ses points de vente en France le seraient à un prix de vente au minimum légal. Des actions concrètes et tangibles à mettre en parallèle avec les différentes initiatives solidaires, à l’égard des soignants et des établissements de santé, qui se sont multipliées ces dernières semaines de la part de la grande distribution et qui, même si elles ne sauraient masquer certains éléments problématiques, témoignent de la capacité du secteur à répondre aux enjeux suscités par l’épidémie de Covid-19.

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