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Déconfinement : le Gouvernement transmet ses consignes, avec un impact inégal sur la distribution

Dans un document à destination des entreprises, le ministère du Travail précise le détail des mesures de protection sanitaire à respecter en vue du déconfinement dans les espaces publics et professionnels. Elles constituent autant de contraintes auxquelles certains acteurs de la distribution pourraient être mieux armés que d’autres pour s’y adapter.

Des instructions gouvernementales universelles pour tous les secteurs d’activité

Le Protocole national de déconfinement pour les entreprises pour assurer la santé et la sécurité des salariés, publié le dimanche 3 et mis à jour le mardi 5 mai, fixe les directives que les entreprises auront à respecter en vue du retour de leurs salariés et – pour les secteurs concernés – de leurs clients. Fondée sur l’avis du 24 avril du Haut Conseil de la Santé publique, la doctrine sanitaire avancée donne d’emblée la priorité aux mesures de sécurité collective sur les mesures de sécurité individuelle (masques, gants, solutions désinfectantes, tests de dépistage…). La “jauge”, soit la limite du nombre de personnes simultanément présentes sur une surface donnée, est universellement limitée à une personne sur 4m² de la “surface résiduelle”.

Dans le cas de la distribution, la jauge comprend les clients comme les salariés simultanéments présents dans les magasins. La base de calcul de la surface résiduelle est, elle aussi, universelle à l’ensemble des entreprises, magasins compris. Concrètement, dans les magasins, le ministère du Travail établit la base de calcul de la surface résiduelle de la manière suivante : surface totale disponible du bâtiment, de laquelle sont déduits l’espace occupé par les stocks, les rayons “et les présentoirs de marchandises dans les allées ou des espaces dédiés”.

Un cadre réglementaire qui valorise les choix stratégiques opérés par certaines enseignes

Pour renforcer ce dispositif général, les préfets ont également la possibilité d’édicter des règles selon les nécessités des situations particulières. Dans une étude analysée par LSA Conso dans un article du 30 avril, SAD Marketing estime que le groupe d’immobilier commercial Unibail-Rodamco-Westfield est le plus touché par les mesures restrictives émises par les préfets : 68% de ses centres commerciaux pourraient ne pas rouvrir le 11 mai, car excédant 40 000m² – de telles surfaces étant susceptibles de générer des flux de populations incompatibles avec les impératifs de distanciation sociale.

Le gigantisme en matière de grande distribution semble donc constituer un handicap pour certaines enseignes dans cette période de déconfinement régulé. Parallèlement, le confinement a commencé de façonner des habitudes de consommation qui sont amenées, selon l’Ifop, à se prolonger post-confinement. Avec deux grandes tendances marquantes qui s’en dégagent : la hausse des dépenses en ligne et le recours accru aux services Drive. Certaines enseignes comme le Groupe Casino ont ainsi déjà su tirer des résultats encourageants malgré la crise grâce à leurs investissements récents dans l’e-commerce, les services drive et le commerce de proximité, en particulier dans les zones à forte densité de population comme l’Île-de-France.

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