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L’Autorité de la concurrence autorise le rachat de Vindémia

Suite à l’investigation menée à La Réunion en novembre dernier, l’Autorité de la concurrence (ADLC) a décidé d’autoriser la cession de Vindémia au Groupe Bernard Hayot (GBH). Les dispositions et engagements pris par GBH satisfont les exigences du maintien d’un niveau de concurrence suffisant dans le département.

Une investigation menée dès novembre 2019

Les tractations entre GBH et le groupe Casino, jusque-là maison-mère de Vindémia, avaient été annoncées dans la presse durant l’été 2019. Le chiffre avancé s’élevait à 219 millions d’euros et était partie intégrante de la réorientation stratégique du groupe Casino mise en oeuvre. Si GBH a notifié sa volonté d’exercer un contrôle exclusif sur le groupe Vindémia en janvier 2020, les discussions en cours entre le groupe Casino et le distributeur martiniquais aux multiples activités n’étaient donc pas une surprise. Pour prévenir tout risque d’affaiblissement de la concurrence, l’ADLC avait commencé ses investigations dans le département dès novembre 2019.

Distributeurs présents sur place, institutions locales compétentes telles que l’Observatoire des prix, des marges et des revenus, responsables politiques locaux… “l’ensemble des parties prenantes” ont été consultées rapporte l’ADLC dans son communiqué. Au terme de son analyse de marché, l’ADLC avait conclu à un risque d’affaiblissement de la concurrence sur certaines parties de l’île, en raison des multiples activités exercées par GBH et du risque de “dépendance économique de certains fournisseurs locaux”. L’ADLC avait donc demandé à GBH d’aménager son offre de rachat. Ce qui est chose faite à ce jour.

Un accord avec GBH que l’ADLC juge satisfaisant

En effet, GBH a trouvé des solutions et pris plusieurs engagements pour répondre aux demandes de l’ADLC. La société martiniquaise a tout d’abord pris un engagement de résolution de type “fix-it-first”, en cédant 4 magasins au format hyper (qui a souffert pendant la crise sanitaire) et un centre culturel à des repreneurs dans les zones identifiées par l’Autorité. Des acteurs que l’ADLC estime “crédibles et aptes à assurer et animer une concurrence effective”. Cette résolution permet de prévenir en amont les risques futurs de distorsion de concurrence. De plus, GBH a pris plusieurs engagements. La société s’engage notamment à s’approvisionner auprès de producteurs locaux à hauteur de 25-35% une fois le rachat réalisé, ainsi qu’à la mise en place d’un mécanisme d’identification de futures situations de dépendance éventuelles vis-à-vis de GBH. Une disposition qui résonne avec un contexte où les enseignes sont particulièrement attendues sur leurs approvisionnements locaux.

En cas de demande expresse formulée par écrit par un des cocontractants de la société, GBH pourra aménager le contrat sur une base biannuelle plutôt que sur une base annuelle. “Ces engagements de protection des fournisseurs sont inédits dans la pratique décisionnelle de l’Autorité” a également déclaré l’ADLC dans son communiqué.

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