Depuis près d’une semaine, des internautes relaient massivement l’information selon laquelle les produits de beauté L’Oréal pour les peaux foncées seraient les seuls à être protégés par antivols. La polémique a débuté suite à la publication d’une vidéo sur les réseaux sociaux le 10 juin : la scène se déroule au rayon cosmétique d’un magasin Carrefour en France.
Carrefour et L’Oréal tous deux épinglés
“Ce monde ne cessera jamais de me choquer. @CarrefourFrance vous êtes appelés à la barre”, tels sont les mots accompagnants la vidéo. En quelques heures, la publication a multiplié les vues et la polémique n’a cessé de grandir. On comptait près de 300 000 vues 24 heures après sa publication. En filmant deux fond de teints de la gamme “Accord Parfait”, l’internaute affirme que “derrière tous ceux qui sont noirs, enfin foncés, il y a un antivol mais par contre derrière les blancs, pas d’antivol (…) je comprends pas trop”.
En plein mouvement Black Lives Matter, cette polémique a généré de nombreuses réactions. Immédiatement de fortes accusations envers le groupe L’Oréal et l’enseigne Carrefour – déjà touchée par une polémique sur la vente de gel hydro-alcoolique destiné à des dons il y a quelques semaines – ont été énoncées en commentaire : certains dénoncent une action raciste, d’autres parlent d’une stigmatisation se basant sur le fait que les antivols sont généralement posés sur les objets les plus volés. Quelques heures après la publication de la vidéo, L’Oréal a réagi à la polémique : “La différence constatée dans ce magasin n’est liée qu’aux écoulements des stocks, plus ou moins rapides selon les références”.
Le lendemain, Carrefour a à son tour pris la parole. L’enseigne explique qu’il est impossible de différencier les produits en fonction de leurs caractéristiques, dans la mesure où ”à la fin de l’emballage d’une gamme de produits, l’antivol est disposé sur tous les produits ou sur aucun d’entre eux”. L’absence d’antivol serait donc du fait d’un défaut d’harmonisation auprès du fournisseur. L’enseigne, quant à elle, ajoute qu’elle demande “que tous les produits aient un antivol”.
Les résultats de l’enquête
Les observateurs de France 24 se sont aussi rapidement emparés du sujet au travers d’un article résumant la polémique et présentant les résultats d’une enquête menée auprès des deux entreprises. En contactant Carrefour et L’Oréal, les observateurs ont obtenu des réponses tranchées de la part des entreprises épinglées. Selon des propos rapportés par France 24, le directeur général de L’Oréal Paris France explique que “le système de protection est différent entre ces deux produits, et la raison est simple, c’est qu’on fait évoluer ce système régulièrement”. Il ajoute que “ces deux produits sont issus de deux productions différentes, la teinte la plus foncée identifiée sur la vidéo est une production très récente, elle date de 2019, alors que l’autre est une production de 2018”.
Du côté de Carrefour, les investigations des Observateurs de France 24 ont pu tirer les mêmes conclusions. Denise Rodrigues-Vielliard, Manager relations presse chez Carrefour, explique que “depuis 2019, il y a eu un changement chez L’Oréal sur les systèmes de protection de ces produits qui ont tous des antivols. Une gamme s’est écoulée plus vite que l’autre, et donc les nouveaux stocks sont arrivés avec des antivols”.
