Légumes

Les Français, champions d’Europe du bio

L’Agence bio confirme que l’engouement des Français pour les produits d’origine biologique ne faiblit pas. Depuis 5 ans, les chiffres indiquent que le bio se maintient à plus de 10% des dépenses d’alimentation des Français. Tandis que l’Hexagone se positionne comme le leader européen du secteur, la grande distribution poursuit sa conversion. 

L’engouement des Français pour les produits d’origine biologique ne se dément pas après 5 ans. C’est le constat qu’effectue Gérard Michaut, vice président de l’Agence bio. À ce titre, les chiffres de 2019 confirment que tous les indicateurs sont au vert. Avec une hausse de 13% de la surface française certifiée en agriculture biologique par rapport à 2018, ce sont désormais 2,3 millions d’hectares en 2019 que recensent l’Agence bio. L’activation du plan Ambition a pour objectif d’ici 2022 d’atteindre 4,1 millions d’hectares de surface agricole utile (SAU), soit des augmentations de 20% pour les trois prochaines années. Le vice président de l’Agence bio dessine ainsi une toile optimiste quant à l’avenir du bio français.

La grande distribution poursuit sa conversion au bio 

Les actions en faveur de l’agriculture biologique dans la grande distribution sont nombreuses. Le secteur retail a montré qu’il était possible de conjuguer « grandes surfaces » et « produits bios ». En effet, les surfaces en vigne ont bondi de 23% sur un an quand les légumes frais ou les grandes cultures ont connu respectivement des hausses de 20% et de 17%. Peut-on dire que la France a enfin pris le virage du bio ? Pour Philippe Henry, le président de l’Agence Bio, “ on a une consommation qui tire, et le bio s’organise partout pour répondre, de la production à la distribution ”. 

12 milliards d’euros. C’est ce que représentait en 2019 le marché du bio. Avec une hausse de 13,5% par rapport à 2018, il est en pleine expansion, et l’engouement des Français à son égard est une autre victoire. Il représente ainsi quatre fois le marché des smartphones et deux fois le montant exports de céréales.

Avec une part estimée à 55% contre 49% en 2018, la grande distribution s’est davantage investie dans le marché du bio. Pour avancer vers une relance verte, les acteurs de la grande distribution travaillent en outre avec les agriculteurs et les producteurs. L’Agence bio s’entretient par ailleurs souvent avec les enseignes de grande distribution afin de « construire un modèle durable ».

La France, leader du bio à l’échelle européenne 

La France, classée juste derrière l’Espagne en termes de surface,  doit « devenir leader » du bio. La Commission européenne souhaite, quant à elle, atteindre 25% d’agriculture biologique en 2030 en Europe, un objectif dont la France devrait s’emparer. 

Sur le terrain de la consommation, le pays au drapeau tricolore n’a rien à envier aux autres pays européens. Si en 2019, chaque Français dépensait 178€ pour des produits bios, un Allemand ne dépensait que 144€ par an. Cette démarche bleu-blanc-rouge tend à croître avec les années. 

Le marché intérieur visé par le bio français a permis à la France d’augmenter de 5% ses exportations en 2018. Avec une autonomie nationale en lait, oeuf, vin et viande bio, la France tire son épingle du jeu européen. Même si l’Hexagone semble bien parti pour favoriser l’agriculture biologique, les acteurs de la filière espèrent réussir à porter leur voix auprès du nouveau ministre de l’Agriculture Julien Denormandie et faire valoir les valeurs qu’ils défendent. À l’heure de la relance verte, soutenir la transition agroécologique est pour eux une priorité. 

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