La nomination des nouveaux secrétaires d’Etat suscite surprises et déceptions

Le gouvernement Castex est enfin complet avec la nomination ce dimanche 26 juillet de 11 secrétaires d’Etat, élevant à 43 le nombre de ses membres.

Gouvernement de la reprise, il devra se confronter aux problématiques sanitaires et à la crise économique et sociale qui sévit en France actuellement, des problématiques qui ont des conséquences sur la grande distribution comme l’affirmait Matthieu Riché, Directeur de la RSE du groupe Casino, au micro d’Alice Vachet. Digitalisation, consommation bio, programme anti gaspillage et privilège accordé aux circuits courts font partie des nombreux enjeux auxquels doit se confronter le secteur et que le nouveau gouvernement devra prendre en charge.

De nouveaux interlocuteurs pour la grande distribution

Certains restent, certains partent, c’est la dure loi du remaniement. Mais pour ce qui est des postes en lien direct avec la grande distribution, force est de constater que la tendance est au changement. Brune Poirson par exemple, qui était à l’initiative de la loi anti-gaspillage prévoyant un recours moindre aux emballages plastiques et le réemploi plutôt que la destruction des invendus l’an passé, n’a pas été reconduite. Bérangère Abba, nouvelle entrante chargée de la biodiversité, devrait pouvoir compter sur le soutien de la ministre de la Transition écologique et sociale Barbara Pompili pour assurer sa mission de protection de l’environnement.

Nous avons également vu Julien Denormandie succéder à Didier Guillaume en tant que ministre de l’agriculture. Pas de changement majeur cette fois dans la ligne de conduite du ministère : l’accent est toujours mis sur la notion de durabilité et sur la revalorisation du travail des agriculteurs. Il devra pourtant faire face à de nouveaux défis découlant directement de la crise sanitaire (écoulement des stocks) et à la résurgence de problèmes mis de côté le temps du confinement mais qui reste très prégnants tels que le vieillissement des acteurs de secteur ou les querelles qui opposent producteurs locaux et grands distributeurs…

Désillusion et mécontentement pour les associations de défense du bien-être animal

Récemment Lidl en avait fait les frais en étant la cible d’une campagne vidéo dans laquelle étaient repris des spots publicitaires iconiques de l’enseigne, revisités dans le but de dénoncer ses manquements en termes d’élevage avicole. La cause animale a pris une importance nouvelle et beaucoup d’associations dont Ethics for animal ou L214 regrettent qu’aucun ministre ou un secrétaire d’Etat à la condition animale n’ait été nommé, malgré les 100 000 signatures rassemblées par pétition et les quelques références faites par certaines figures du macronisme à la possible création d’un portefeuille ministériel dédié.

Cette mission incombera donc à la secrétaire à la biodiversité Bérangère Abba, mais les associations expriment déjà leur scepticisme puisqu’il n’est mentionné nulle part dans ses engagements l’importance que revêtira la cause animale dans sa fonction. Brigitte Gouthière, cofondatrice de L214, s’énerve du retard que prend la France sur ce sujet épineux comparativement à son voisin belge qui dispose d’un ministère comprenant dans son intitulé la condition animale, mais elle n’abandonne pas le combat et mise beaucoup sur le projet de référendum d’initiative partagée pour les animaux.

Il est évidemment trop tôt pour se prononcer sur les conséquences de ce remaniement pour la grande distribution, mais Olivia Grégoire, nouvelle Secrétaire d’Etat à l’Economie sociale, solidaire et responsable, aura aussi son mot à dire dans les stratégies du secteur. Avec le gouvernement Castex désormais au complet, les décisions ne tarderont pas à venir pour la filière et pour les enseignes concernées par les textes des prochains mois, au premier rang desquels les déclinaisons législatives de la Convention citoyenne pour le climat.

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