Habits sur des ceintres

La reprise de Camaïeu devrait permettre la sauvegarde de 2600 emplois

Certaines marques de prêt-à-porter misaient sur les soldes estivales pour relancer la machine mais hélas d’autres n’ont pas tenu jusque-là. C’est notamment le cas du groupe Camaïeu, en difficulté depuis 2019, qui n’a eu d’autre choix que de faire appel à la justice pour qu’elle lui trouve un repreneur. Les investisseurs ont été nombreux à se manifester mais la bataille est à présent finie et un seul en est ressorti vainqueur…

Victime de la crise sanitaire

Le secteur textile ne ressort malheureusement pas indemne de la crise sanitaire et risque d’en souffrir encore plusieurs mois. Même durant les soldes, décevantes, les marques les plus populaires ont vu leurs revenus dégringoler comparativement à l’année dernière. Ce n’est pas faute d’avoir cherché à innover, comme Etam, qui a offert aux consommateurs la possibilité de payer par SMS pour limiter les contacts en magasin et rassurer sa clientèle encore craintive, mais cela n’aura pas suffi. Le secteur a jusque-là souffert d’une contraction des ventes de 17% en 2020 et les spécialistes prédisent déjà qu’il faudra attendre 2023 pour retrouver un niveau satisfaisant.

Camaïeu a quant à elle été parmi les premières marques à souffrir, après un premier recul de son chiffre d’affaires de 9% en 2019. Elle rejoint alors une longue liste de magasins sinistrés où l’on retrouve la marque Celio, incapable d’honorer ses engagements auprès de ses créanciers.

Objet de convoitise pour les investisseurs

Fin juin, ils étaient 7 à prétendre pouvoir reprendre la chaîne de magasins mais la course s’est rapidement resserrée autour de deux concurrents de taille. D’un côté la Financière Immobilière Bordelaise (FIB), fonds d’investissement détenant entre autres 22 franchises Galeries Lafayette. De l’autre, le management actuel, représenté par l’actuel PDG Joannes Soënen et bénéficiant du soutien financier des anciens créanciers de l’enseigne (CVC Credit Partners, Golden Tree et Farafallon). Ce dernier comptait mettre l’accent sur le digital et le renouvellement plus fréquent des produits comme alternatives à la méfiance et au désintérêt de la clientèle mais la justice en a décidé autrement.

Ils étaient au coude à coude mais c’est finalement l’offre de la FIB que le comité social et économique et les syndicats ont jugé plus intéressante. Elle s’est distinguée grâce à des promesses fortes : 511 magasins (sur 634) et 2 619 emplois (sur 3 146) seront préservés, alors que son opposant proposait de sauver seulement 400 magasins et 2 000 emplois.

Malgré un plan de sauvegarde de l’emploi inévitable, qui ne fera qu’intensifier le désarroi des salariés, les ambitions du nouvel acquéreur annoncent une certaine ambition et la volonté de reprendre sur les chapeaux de roues pour la chaîne de magasin, à laquelle il souhaite redonner son lustre et un attrait pour les consommateurs.

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