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Les ambitions de Michel-Edouard Leclerc pour la rentrée de Leclerc

Michel-Edouard Leclerc revient sur les évolutions subies par son enseigne pendant et après le confinement. Entre baisse relative et rebond significatif, le dirigeant explique que les investissements sur le drive et l’image-prix ont contribué favorablement au redémarrage de l’enseigne. Pour cette rentrée, l’argument du prix jouera un rôle décisif selon lui. Décryptage. 

+8,8% de chiffre d’affaires au mois d’août

Durant le confinement, de nombreuses enseignes de grande distribution ont perdu des parts de marchés en raison, notamment, des restrictions imposées par le Gouvernement. « Nos hypermarchés ont pâti des règles qui limitaient les déplacements. », explique Michel-Edouard Leclerc

Avec la fermeture des centres commerciaux, les hypermarchés, installés dans ces zones, ont également dû faire profil bas, et vu leur attractivité diminuer lourdement. Les enseignes implantées dans les zones frontalières ont, elles aussi, accusé une baisse des ventes, en raison de la forte limitation des transports frontaliers en particulier. Le magasin Leclerc de Ferney-Voltaire, près de Genève a par exemple perdu 70% de son activité. 

Malgré cette chute, le chiffre d’affaires du groupe ne s’est toutefois pas effondré. Bien au contraire, Leclerc a enregistré pendant le confinement une hausse de 0,1%. Grâce au développement des drives, leurs ventes ont été multipliées par 3 et plus d’un million de nouveaux clients ont rejoint ce dispositif. À la sortie du confinement, le chiffre d’affaires du groupe a bondi de 8,8% en août, hors taxe et hors essence. 

Le développement des drives, une rampe de lancement pour Leclerc

Selon Michel-Edouard Leclerc, le confinement a permis, avec l’arrêt des promotions, de mettre en évidence le véritable prix des fonds de rayon des différentes enseignes. Les consommateurs se seraient d’après lui rendu compte que Leclerc proposait les prix les moins chers. L’enseigne se montre en effet moins chère de cinq points que son concurrent Carrefour et l’est également sur la toile par rapport au géant du e-commerce Amazon

L’arrivée de 400 000 nouveaux clients a également eu un impact positif sur l’état de santé de l’enseigne. « Sur le million de personnes qui a découvert nos drives pendant le confinement, 38 % sont allés en magasin ensuite, 45 % ont continué sur le drive et seuls 18 % ont quitté l’enseigne. » indique-t-il. 

Le groupe n’a pas lésiné sur les investissements. 1 milliard d’euros ont été alloués au cours de ces quatre dernières années pour optimiser et automatiser la logistique de l’enseigne dans une logique multicanale. Même si Auchan est à l’initiative du drive, les Centres E.Leclerc ont largement contribué à leur essor. Avec plus de 7 000 références à ce jour, le drive représente une véritable rampe de lancement pour le groupe qui souhaite passer à plus de 15 000 références. « Depuis le début de l’année, les ventes de nos drives ont grimpé de 50 % », se félicite le dirigeant, qui se place à « la deuxième part de marché, sur le Net, avec 7,6 %, derrière Amazon qui en totalise 16,5 %, mais devant Cdiscount qui est à 6,6 %. Les autres distributeurs sont à environ 2 %. »

Pour la rentrée, « l’argument prix reste l’argument majeur »

C’est le point de vue de Michel-Edouard Leclerc, qui considère que les enseignes devront s’adapter à la nouvelle donne financière imposée par la pandémie. Les discounters ont le vent en poupe et il s’agit certainement d’une tendance de fond qui tend à s’intensifier, comme le confirme la fréquentation des clients de l’enseigne. Si les clients Leclerc se dirigent bien volontiers vers Lidl ou Intermarché, ils sont 47% à prendre le chemin d’Action, leader des prix bas dans la grande distribution, écartant de facto, Carrefour et Auchan de la concurrence. 

Mais Leclerc ne sera pas de la partie. L’enseigne, qui compte bien maintenir des prix bas, donne la priorité à son image-prix. « C’est la raison pour laquelle nous allons donner plus de visibilité dans notre communication à notre gamme de premiers prix Eco +. », la sous-marque discount du distributeur. En ce qui concerne le développement de l’enseigne, Leclerc, qui ne prévoit pas pour le moment d’augmenter le nombre de ses magasins, dit pouvoir « [s’adapter] à n’importe quelle situation ». 

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