Michel-Edouard Leclerc

Carrefour et Auchan en perte de vitesse ? Le réquisitoire de Michel-Edouard Leclerc

Michel-Edouard Leclerc, président du Comité Stratégique des centres éponymes, confirme la bonne santé de ses enseignes grâce au développement de sa stratégie e-commerce. Le patron breton, qui se pose comme le grand gagnant de la crise, appelle certains de ses concurrents à « se réveiller » pour redresser leur activité en perte de vitesse. 

L’essor du drive se poursuit

Michel-Edouard Leclerc ne tarie pas d’éloges quant à la progression de ces centres dans le contexte de crise sanitaire et économique actuel. Pour cause, « sur le marché des produits, Leclerc est le deuxième acteur français sur le e-commerce derrière Amazon qui fait 16%, Leclerc fait 10% et après c’est CDiscount. »

Avec une croissance de 5% du chiffre d’affaires cette année, les centres Leclerc jouissent en effet d’un regain d’intérêt des Français pour le drive, qui représente 47% de parts de marché. « Le drive conditionne et crée les éléments de cette croissance », souligne-t-il. À cela s’ajoutent les 350 000 clients supplémentaires qui ont rejoint les rayons des enseignes Leclerc. 

L’essor du drive a ainsi permis au groupe français de tirer son épingle du jeu. Les ventes issues du drive ont, quant à elles, sensiblement bondi suite au confinement. Le drive Leclerc, qui devrait enregistrer un milliard d’euros de ventes supplémentaires cette année, avait vendu en 2019 pour 3,27 milliards d’euros de produits. Le développement croissant du drive devrait également être bénéfique pour les circuits de distributions. Même si les hypermarchés Leclerc ont quelque peu pâti d’une baisse de la fréquentation au cours du confinement, ces derniers profitent désormais d’un rebond favorable par rapport à la concurrence. 

Auchan et Carrefour en perte de vitesse 

Les deux fleurons français du retail semblent avoir du mal à rattraper le groupe breton. Michel-Edouard Leclerc explique ainsi que les groupes Carrefour et Auchan ont souffert pendant le confinement, même s’ils possèdent « de très beaux magasins ». Le bassin concurrentiel, où baignent Carrefour et Auchan, parait éloigné de celui de Leclerc, plus orienté « prix bas ». Même si Leclerc estime que Carrefour reste « [son] concurrent par la masse », les consommateurs se dirigent d’après lui vers deux enseignes : Leclerc et Lidl, Leclerc et Action, et Leclerc et Intermarché. En somme, ils cherchent avant tout des prix bas et à optimiser leur pouvoir d’achat, mis à rude épreuve par la pandémie.

Carrefour et Auchan accusent en effet le coup dans les chiffres avec une perte de parts de marché depuis quelques années déjà. Une tendance qui peut notamment s’expliquer par le recul progressif des hypermarchés, de moins en moins fréquentés, et la mise en place tardive du drive et des services de livraison à domicile. Autre facteur déterminant, le développement massif du e-commerce et des magasins spécialisés a, quant à lui, fragilisé un peu plus les hypermarchés, tandis que Leclerc affiche 1,2 point supplémentaire en termes de ventes en grande distribution en un an. Michel-Edouard Leclerc invite ainsi ses concurrents à « se réveiller ».

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