Femme masquée

Les prix sont en baisse en France dans la grande distribution

Michel Edouard Leclerc le disait lui-même dans une interview accordée à nos confrères de Capital : « L’obsession du prix s’est réinstallée chez les consommateurs ». Les distributeurs se livrent actuellement une véritable bataille pour attirer une clientèle qui tente d’amoindrir ses dépenses face aux craintes sur le pouvoir.

Certains acteurs de la grande distribution se sont trouvés dans une situation délicate après le confinement. Boudés par les consommateurs au profit des commerces de proximité, les hypermarchés ont ainsi du agir au niveau des prix pour s’adapter à la baisse du pouvoir d’achat perçue par les consommateurs et à leur peur de l’avenir face à l’épidémie.

Qui baissera le plus ses prix ?

Nombreuses sont les enseignes qui ont par conséquent décidé de ne pas augmenter les prix de leur propre marque (si ce n’est de les réduire) et de miser sur des campagnes de communication médiatisant des prix défiant toute concurrence, comme Aldi a pu le faire de façon surprenante. Coupons, prospectus, offres promotionnelles, « prix engagés » chez Carrefour… tous les moyens sont bons ! Leclerc s’est par exemple démarqué en gagnant dès le mois de juin 1,9 points de parts de marché.

Les grandes surfaces doivent développer des stratégies complexes : il s’agit tout à la fois de proposer des prix bas en rayon et d’apporter satisfaction aux producteurs et fournisseurs qui souhaitent être payés au juste prix. Les industriels ont ainsi à plusieurs reprises insisté sur leur précarité par le biais de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) et affichent une perte de 7 milliards d’euros en dix ans imputables, d’après eux, à la baisse des prix en magasin. Les négociations s’annoncent donc tendues dans les prochains mois.

La déflation en chiffres

Nous vous annoncions déjà début septembre que les prix dans la grande distribution avaient baissé durant trois mois consécutifs, et les derniers chiffres du cabinet d’études IRI font monter ce chiffre encore d’un pallier. On note une inflation de -0,47% à 1 an et de -0,55% à 1 mois, portée en particulier par la situation dans les hypermarchés et les supermarchés. Le bilan n’est pas surprenant au regard du positionnement des poids lourds du secteur mais nous pouvons tout de même noter le passage en négatif des prix, même pour le drive (-1% à un mois).

Il y a fort à parier que les prix continueront de jouer un rôle capital dans la stratégie des grandes surface pour attirer les consommateurs au regard des dernières annonces gouvernementales, qui laissent présager une clientèle encore plus méfiante.

Keep Exploring
supermarché covid-19
L’ouverture des commerces le dimanche intégrée au futur protocole sanitaire