Vache qui rit

Les appels au boycott de produits français peuvent-ils toucher la grande distribution ?

Les prises de parole d’Emmanuel Macron et du Ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin ont suscité de vives réactions dans le monde musulman et provoqué de véhémentes protestations qui se sont traduites par le boycott de produits français dans les pays du Moyen-Orient.

Suite au discours en hommage au professeur assassiné qualifié d’anti-Islam, les hashtags #BoycottFrance et #BoycottFrenchProducts ont entraîné des centaines de milliers de mentions sur Twitter en signe de protestation à travers le Moyen-Orient, le Maghreb et le Pakistan en particulier.

Un boycott appuyé par les distributeurs locaux

Plus que le gouvernement français, ce sont les entreprises françaises qui sont essentiellement prise pour cible et ce tous secteurs confondus : la grande distribution (Carrefour), l’automobile (Renault, Peugeot), les cosmétiques (L’Oréal), et même le luxe (Channel, Vuitton). “Il n’y a pas de secteurs ou de marques plus exposés que d’autres. Tous les secteurs sont touchés”, déplore Sylvie Burczak, responsable commerciale export chez François Doucet Confiseur. Plus qu’une simple initiative des consommateurs locaux, ce boycott est orchestré par les distributeurs eux-mêmes et soutenu par certains gouvernements comme celui du Qatar.

Quelle conséquences pour les entreprises françaises ?

Le mouvement de boycott des produits français a eu un impact sur l’activité de nos entreprises dans les pays arabes et en particulier au Qatar, qui a tout simplement interdit ces marchandises. Les commandes en cours ont été suspendues, les produits sont arrêtés à la douane puis renvoyés à l’expéditeur.

En termes de chiffres, le Moyen-Orient représente 3% du chiffre d’affaires du secteur de l’agroalimentaire selon l’Association Nationale des Industries Agroalimentaires (ANIA), mais l’étendue des répercussions n’est pas encore mesurable selon Rémi Branco, responsable des relations publiques de la Fédération Nationale de l’Industrie Laitière. Les acteurs concernés s’accordent sur le fait que c’est la durée du boycott qui influera le plus sur l’ampleur des conséquences économiques. Pour autant, les effets financiers de ces appels au boycott ne devraient pas représenter des sommes considérables tant qu’ils restent limités dans le temps et dans l’espace, en particulier sur des marchés qui ne représentant pas une part importante des chiffres d’affaires des acteurs français de la grande distribution.

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