Agriculture

Négociations sur les prix : ça coince dans l’agroalimentaire !

Après une année 2020 sous le sceau de la solidarité face à la pandémie du Covid-19, les acteurs de l’agroalimentaire sont désormais en désaccord sur la revalorisation des prix des matières agricoles. Censées prendre fin d’ici 15 jours, les négociations annuelles seraient très tendues entre grande distribution et industriels.

En 2020, les acteurs de l’alimentation ont fait preuve de solidarité pour sauver l’ensemble de la chaîne en permettant notamment la flambée des cours des matières premières. Mais en 2021, cette union sacrée risque de ne pas avoir lieu car les acteurs de la grande distribution et les industriels de la filière n’ont plus les mêmes intérêts.

Les négociations annuelles en cours sur les prix des matières agricoles seraient ainsi sous haute tension. La grande distribution souhaite des rabais et pointe du doigt certains « gros » industriels qui auraient des demandes déraisonnables. Dans le même temps, les producteurs prônent une augmentation des prix de leurs produits, conformément aux directives de la loi Alimentation, qui prévoit de partir des coûts des producteurs pour fixer les prix. À titre d’exemple, sur le blé, la hausse s’élève à 20% ; sur l’huile à 27% et sur les fruits entre 10% et +20%.

L’industrie agroalimentaire prise en étau

De son côté, l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) juge les demandes de la grande distribution totalement injustifiées et déraisonnables, notamment celles qui utilisent très peu de matières premières agricoles.

« On est dans des demandes qui sont entre -4% et -2,5%, après avoir dû faire face, avec ses fournisseurs, à une inflation très forte des prix agricoles », se désole un industriel de l’agroalimentaire – qui a requis l’anonymat. Les fabricants de l’industrie agroalimentaire se disent ainsi pris en étau entre les exigences des producteurs et de la grande distribution.

« Les industriels ont impérativement besoin de passer des hausses de tarifs. Et malheureusement, aujourd’hui, c’est encore des pressions, des menaces de déréférencement [par la grande distribution, Ndlr] », ajoute Catherine Chapalain, directrice générale de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania).

Des mesures de rétorsion contre les mauvais élèves

Du côté du gouvernement, on attend de voir ce que donneront ces négociations annuelles avant d’agir. Cependant, on pense déjà aux mesures de rétorsion contre ceux qui ceux qui iront contre l’esprit de la loi Alimentation.

Il n’exclut pas le recours au « name and shame » (désigner publiquement le fautif) pour les mauvais élèves. « Si d’ici à 15 jours, les choses ne s’améliorent pas, ce sera la marche suivante », a prévenu le ministère de l’Agriculture, qui a demandé aux services de la répression des fraudes renforcer leurs contrôles.

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