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Covid-19 : la vente d’autotests autorisée dans les supermarchés jusqu’au 31 janvier

Le 28 décembre, le Journal Officiel a publié un arrêté autorisant la vente d’autotests antigéniques en dehors des pharmacies jusqu’au 31 janvier 2022. Une décision « à titre exceptionnel » visant à freiner la cinquième vague de coronavirus et de son variant Omicron.

Il y a déjà plusieurs mois que la grande distribution le réclamait. C’est désormais chose faite. Face à l’explosion des contaminations liées à la circulation des variants Delta et Omicron, le ministre de la Santé Olivier Véran a pris un arrêté mardi dernier autorisant « à titre exceptionnel et jusqu’au 31 janvier 2022 », la vente d’autotests dans les grandes et moyennes surfaces (GMS). Si la décision du gouvernement est unanimement saluée par les patrons de supermarchés, les pharmaciens ne la voient pas d’un bon œil.

Pour les grandes enseignes, la vente des autotests dans leurs commerces est une mesure de bon sens

Pour les acteurs de la grande distribution, il était grand temps d’ouvrir la vente des autotests dans leurs supermarchés. Et pour cause : la veille de noël, 1,55 millions de tests PCR et antigéniques ont été réalisés, un record historique. Ce même jour, deux tiers des pharmacies étaient en rupture de stock pour les autotests. Une défaillance qui, selon Jade Grandin de l’Eprevier, remet en question leur rôle dans cette crise sanitaire. Dans un papier signé mardi, la journaliste de l’Opinion précise que l’épidémie peut inoculer de la concurrence dans le monopole des officines françaises. Il ne s’agit pas ici de médicaments mais de dispositifs médicaux, qui peuvent donc être autorisés à la vente en grande distribution.

La vente des autotests en supermarchés permettrait donc d’élargir le front et d’augmenter les disponibilités. Certaines enseignes comme Leclerc ou Carrefour auraient d’ailleurs anticipé l’évolution de la réglementation et posséderaient déjà quelques milliers d’autotests en stock. Les professionnels du secteur mettent en avant un autre avantage : la vente au prix coûtant. Michel-Edouard Leclerc a annoncé la vente d’autotests à 1,95 euros pièce, contre 5,20 euros en pharmacie. Le patron de Système U Dominique Schelcher avance lui un prix compris entre 1,90 et 1,99 euros. Les intéressés regrettent cependant que l’arrêté soit arrivé juste après Noël. L’essentiel des livraisons arrivera dans les magasins début janvier précise la Fédération du commerce et de la distribution.

« Une faute politique grave » aux yeux des pharmaciens

De leur côté, les pharmaciens et leurs fournisseurs s’insurgent face à cette mesure gouvernementale. Portés par les syndicats, ils se sont réunis le 27 décembre afin de faire le point : « En mobilisant toute la chaîne, nous serons capables de répondre à la demande en prévision du Nouvel An », assurait Hubert Olivier, le président du grossiste-répartiteur OCP. Cela n’a visiblement pas suffi à convaincre le gouvernement, qui considère que le manque d’autotest à l’approche des fêtes de fin d’année est le fruit d’une impréparation des officines. Les professionnels de santé renvoient la balle aux supermarchés en estimant que les stocks d’autotests constitués par la grande distribution ont pillé ceux des pharmacies.

Pierre-Olivier Variot, Président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qualifie même la décision du gouvernement de « faute politique grave » en termes de santé publique. « Pour les grandes surfaces, l’autotest est un produit d’appel comme le foie gras ou le saumon. On est dans la consommation là, pas dans la santé », renchérit Gilles Bonnefond, le président délégué de l’USPO. L’absence d’accompagnement en grande surface est vivement critiquée. Les pharmaciens prennent en effet le temps d’expliquer aux clients la méthode à suivre pour réaliser le test. « Les Français risquent de l’utiliser alors qu’ils sont symptomatiques, cas contact ou non vaccinés, et les bases de données du suivi de l’épidémie où nous enregistrons tous les tests perdront de leur valeur. C’est une énorme erreur dans la gestion de crise », conclut Gilles Bonnefond.

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