Denise Fayolle et Maïmé Arnodin sont deux stylistes autodidactes françaises qui ont grandement contribué à la promotion de la mode dans la grande distribution par une certaine démocratisation. Un livre de Sophie Chapdelaine de Montvalon intitulé « Le beau pour tous » leur rend justement un vibrant hommage pour l’ensemble de leur œuvre.
Légion d’honneur pour les deux stylistes
Dès les années 1950, Maïmé Arnodin (1916- 2003) et Denise Fayolle (1923- 1995) ont travaillé avec acharnement à moderniser les collections vendues dans le commerce et à les rendre accessibles au plus grand public. Leur slogan : ramener le beau au prix du laid, alors que la mode appartenait jusqu’alors au domaine du luxe. ). Ex-journaliste du magazine Jardin des modes et ex-directrice style et publicité de Prisunic, ces deux autodidactes ont totalement démocratisé cet univers. Grâce à l’ensemble de leur œuvre, elles ont reçu en 1990 la Légion d’honneur. La journaliste franco-québécoise Sophie Chapdelaine de Montvalon leur a même rendu un vibrant hommage dans son livre « Le beau pour tous ». Elle y raconte l’aventure de deux femmes d’exception qui ont réussi à faire descendre la création dans la rue.
Promotion audacieuse du prêt-à-porter
Maïmé Arnodin appartient à la haute société protestante. Elle a fait l’École centrale des Arts et Manufactures, d’où elle sort avec un diplôme d’ingénieur en 1939. En 1949, elle entre au Jardin des Modes où elle apprend les ficelles de son métier sous l’aile de Lucien Vogel. En 1956, Maïmé Arnodin prend la direction de la publication du magazine et inaugure une rubrique de prêt-à-porter, une ligne de vêtement alors dédaigné par la presse spécialisée. Deux ans plus tard, elle prend la direction des ventes au Printemps, puis monte sa propre structure de conseil aux entreprises de prêt-à-porter. Maïmé Arnodin conseille par la suite des industriels, parmi lesquels Prisunic.
Même tempérament, même vision
Quant à Denise Fayolle, elle a été trois fois championne de France du patinage artistique dans les années 1940. Elle se reconvertit ensuite dans la mode pour devenir en 1953 directrice du style et de la promotion chez Prisunic. C’est là-bas qu’elle côtoie Maïmé Arnodin. Toutes deux partagent la même vision de la mode. Elles créent donc une agence baptisée MAFIA, pour Maïmé Arnodin Fayolle International Associées. Cette entreprise se consacre à la vente par correspondance et travaille pour de grands groupes comme Yves Saint Laurent. En 1987, les deux stylistes vont lancer une seconde agence, Nomad, pour Nouvelle Organisation Maïmé and Denise.
