Ukraine

Négociations commerciales : le conflit en Ukraine au cœur des débats

Partiellement closes le mardi 1er mars, les négociations commerciales entre producteurs et distributeurs ont ouvert une fenêtre sur le conflit en Ukraine. Cette guerre a renforcé la position des premiers et fragilisé les seconds. A cause de la perturbation des approvisionnements à l’étranger, ces derniers n’ont plus qu’à se rabattre sur les agriculteurs français.

Lancées début décembre dernier, les négociations commerciales ont partiellement pris fin le mardi 1er mars 2022 avec la signature des conventions générales de ventes. D’après un bilan provisoire de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), daté du 23 février, 75% des PME et seulement 30% des grands groupes avaient signé le contrat. C’est dans ce contexte de tensions entre les parties prenantes que la Russie a entrepris, la semaine dernière, l’invasion de l’Ukraine. Ce conflit perturbe les activités dans de nombreux secteurs économiques.

Modification des rapports de force 

Pour la grande distribution aussi, la guerre en Ukraine risque de perturber les chaînes d’approvisionnements à l’international. Ce qui a notamment fragilisé les retailers, jusqu’alors en position de force dans ces négociations annuelles. « Les répercussions de la guerre sur l’économie française et mondiale ont modifié les équilibres et les rapports de force », a analysé Yannick Fialip, président de la commission Economie de la FNSEA, principal syndicat agricole français. Les distributeurs ont ainsi dû revoir leur position et faire des concessions avec les agriculteurs français. En cas de dissensions extrêmes, ils courent le risque de ne pas trouver de fournisseurs à l’étranger avec le conflit ukrainien.

L’exécutif met la pression sur les industriels et les distributeurs

Profitant de cette situation, les producteurs ont tiré un peu sur les ficelles pour obtenir des hausses sur les prix des matières premières. Ils ont pointé du doigt l’augmentation des coûts de production. Le gouvernement avait déjà mis la pression avec l’entrée en vigueur de la loi Egalim 2, qui interdit désormais de négocier suivant le cours des matières premières agricoles. 

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