Inflation : la grande distribution craint un mois de « mars rouge »

A moins de quelques heures de la fin des négociations commerciales, la grande distribution redoute un mois de « mars rouge » pour les prix dans les rayons. En cause, des hausses de prix jugées « délirantes » demandées par les fournisseurs agro-industriels.

Ces derniers jours, une expression revient régulièrement sur les lèvres des dirigeants de la grande distribution : « mars rouge ». Elle renvoie à une potentielle hausse sauvage des prix dans les supermarchés le mois prochain. La raison principale ? Des augmentations de tarifs jugées « délirantes«  demandées par les fournisseurs agro-industriels dans le cadre des négociations commerciales.

Une hausse de jusqu’à 20%

Prévues prendre fin au plus tard le 1er mars, ces discussions permettent chaque année de fixer les prix des produits en rayon. Cette année, elles sont particulièrement tendues à cause de l’inflation sur l’énergie, les matières premières, les emballages et les transports.

Pour dégager de la marge, les agro-industriels réclament des hausses de jusqu’à 20% aux distributeurs, qui les jugent scandaleuses. Les retailers préviennent qu’ils n’auront pas d’autre choix que de répercuter ces augmentations sur les prix de vente, si les négociations n’évoluaient pas.

Le risque d’une dé-consommation

Ce qui porterait un sérieux coup au pouvoir d’achat des Français. Une telle décision pourrait engendrer un surcoût de plusieurs centaines d’euros, en tenant compte de l’inflation alimentaire (+15%). Elle obligerait les familles à adapter leur consommation en conséquence.

En effet, les Français devraient davantage se tourner vers des produits bas de gamme ou les enseignes les moins chères. Pis, ils feront de plus en plus d’arbitrage entre leurs achats ou réduiront tout bonnement leurs achats. Une perspective sombre pour la grande distribution et l’agro-industrie.

La grande distribution contre la proposition de loi Descrozaille

Agitant la dé-consommation comme un chiffon rouge, les retailers poussent pour obtenir gain de cause dans les négociations commerciales. Ils font également du lobby pour faire rejeter la proposition de loi Descrozaille. Votée le 18 janvier à l’Assemblée nationale et examinée au Sénat depuis le mercredi 15 février, ce texte modifie le rapport de force entre enseignes et industriels, en faveur des seconds.

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