Soucieux de protéger leurs portefeuilles, les Français ont énormément fait évoluer leurs habitudes de consommation ces derniers mois. Ce changement de comportement ferait courir de gros risques aux industriels, selon un spécialiste de la grande distribution.
En raison de l’inflation, les consommateurs modifient leurs habitudes de consommation pour réduire leurs dépenses. Certains s’orientent vers les enseignes moins chères ou offrant beaucoup de promotions. D’autres préfèrent faire des arbitrages afin d’acheter le strict nécessaire.
Baisse des ventes en grandes surfaces
Ce tri a pour conséquence une réduction des achats. Et par ricochet, une chute des ventes dans les grandes surfaces. Au premier trimestre 2023, les volumes ont baissé de 5% par rapport à l’année dernière, d’après une enquête de l’institut Circana, ex IRI.
Ces changements de comportement des consommateurs pourraient coûter cher aux industriels. Invité de BFMTV pour parler d’inflation, Frank Rosenthal, un expert de la grande distribution, affirme que les retailers vont bientôt diminuer les volumes commandés. Ce qui sera préjudiciable aux fabricants.
Vers un appel à des promotions massives
Le spécialiste du retail et du marketing du commerce note que le marché des crèmes à raser a déjà chuté de -16% sur un an. En cause, le télétravail, qui pousse les Français à ne plus se raser quotidiennement. Pour d’autres produits, il s’agit d’une volonté d’économiser. C’est le cas de l’alimentaire, victime de la suppression de repas pour réduire les dépenses.
Qu’est ce qui garantit que les gens vont retrouver leurs habitudes d’avant ?
Pour inverser la tendance, les grands industriels iront vers les distributeurs à la rentrée afin de leur demander de faire des promotions massives. C’est ce que pense Frank Rosenthal. « Pour qu’il y ait consommation et faire remonter les volumes, il faut évidemment faire des promotions », a-t-il dit.
Mais la loi Descrozaille plafonne les promotions sur certains produits. Une mesure dénoncée par les distributeurs. Même si les prix revenaient à des niveaux acceptables, cela ne suffira pas à sauver les industriels, estime Frank Rosenthal. « Qu’est ce qui garantit que les gens vont retrouver leurs habitudes d’avant ? » interroge-t-il.
