Cintres

Deux repreneurs possibles pour l’enseigne de vêtements Camaïeu

Alors que les soldes battent leur plein depuis le 15 juillet, certaines enseignes du textile français n’auront malheureusement pas la chance d’y participer cette année, n’ayant pas su se relever du choc de la pandémie. C’est notamment le cas de Camaïeu : en difficulté depuis 2019, le confinement aura porté le coup de grâce à la marque de prêt-à-porter féminin, désormais prête à être rachetée par des investisseurs.

Avec le recul de son chiffre d’affaire de plus de 9% en 2019, Camaïeu était déjà en grande difficulté financière, avant même d’être frappée de plein fouet par la crise sanitaire. Elle n’est certes pas la seule marque du secteur textile à faire les frais de cette période inédite pour les commerçants : Celio avait déjà fait appel fin juin au tribunal de commerce pour se retrancher derrière une procédure de sauvegarde car la marque ne pouvait plus honorer ses engagements auprès de ses créanciers. Camaïeu rejoint donc, à l’image d’Orchestra Prémaman, la liste des groupes textiles n’ayant eu d’autre choix que de confier leur management à une organisation tierce. On comptait sept offres fin juin mais l’étau se resserre et les quelques investisseurs encore en lice redoublent d’efforts pour se démarquer…

Concurrence entre investisseurs

Au premier plan s’opposent la Financière Immobilière Bordelaise (FBI) et le management actuel, présidé par Joannes Soenen et bénéficiant du soutien financier des anciens créanciers de l’enseigne (Golden Tree, CVC Credit Partners et Farafallon). Sortira vainqueur celui qui proposera l’offre qui la plus avantageuse pour les 3 230 salariés employés en France et qui assurera la réouverture d’un nombre maximal de sites parmi les 632 dont disposait la marque. Les deux candidats sont au coude à coude : le premier a promis de reprendre 511 magasins tandis que le second s’engage à garder près de 2 000 salariés et à rouvrir environ 400 magasins.

Des prévisions peu reluisantes qui appellent au changement

Ce sont des mois si ce n’est des années difficiles qui s’annoncent pour le secteur du textile français. 2020 commence cette période incertaine avec une contraction des ventes estimée à 17%, qui serait contrebalancée par une reprise de 15% l’année suivante, annonçant le potentiel retour à un niveau satisfaisant en 2023. Les investisseurs ont conscience des enjeux auxquels fait face le secteur et ont déjà pris du recul pour mettre place des leviers marketings plus performants : surfer sur la vague du digital (d’où l’importance qu’accorde le management actuel à son partenaire Log’s, spécialisé dans la logistique et le e-commerce) et miser sur le renouvellement fréquent des produits pour proposer au client l’article tendance qu’il attendait sans le savoir sont les deux lignes conductrices de la relance telle qu’elle est appréhendé par Joannes Soenen.  

Les responsables syndicaux, à l’origine également des grèves à Roubaix devront eux aussi étudier les propositions pour choisir celle qui leur convient le mieux. Affaire à suivre…

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