Beyrouth

Carrefour va livrer des denrées alimentaires au Liban

Frappé de plein fouet par deux explosions, le Liban inquiète pour les risques à la sécurité alimentaire de sa population. Face à ces incertitudes et à la crise sanitaire actuelle, l’enseigne de grande distribution française Carrefour s’engage à livrer 52 palettes de denrées non périssables.

« Carrefour solidaire du Liban »

Les initiatives solidaires en faveur du Liban se multiplient. Dimanche 9 août, plusieurs pays se sont réunis en visioconférence afin d’apporter une aide d’urgence au Liban après la catastrophe survenue mardi dernier dans la capitale libanaise. L’Elysée a indiqué à l’issue de la réunion que 250 millions d’euros avaient été reunis, dont 30 millions d’euros de la part de la France.

Dans cette perspective, d’autres acteurs se mobilisent et s’engagent pour répondre aux besoins alimentaires pressants. Le groupe Carrefour a annoncé dans un communiqué de presse soutenir le Liban en apportant une aide alimentaire et « s’associer pleinement à la douleur du peuple libanais » en proie à l’insécurité alimentaire. Les habitants, qui souffrent déjà de la crise sanitaire et économique actuelle, peinent à s’en sortir face à cette situation.

Pour soutenir Beyrouth et ses habitants, 52 palettes de denrées alimentaires non périssables, soit 40 tonnes de denrées alimentaires (farines, pâtes, riz, conserves), vont être acheminées en avion par le groupe avec l’appui du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, sa filiale Carrefour Partenariat International ainsi que la Fondation. Sur place, le partenaire Majid Al Futtaim du groupe Carrefour pourra les réceptionner et la distribution se fera à l’aide de plusieurs ONG locales.

L’insécurité alimentaire pointée du doigt

Les explosions ont causé bien des dégâts en plus des pertes humaines tragiques. Le port de Beyrouth, soufflé par l’explosion, permettait le transit de 60% des importations du pays. Plus grand port du Liban, cette destruction pointe du doigt l’insécurité alimentaire dans laquelle les habitants de la capitale, voire du pays, sont plongés.

Pour un pays qui importe 85% de ses besoins alimentaires, la catastrophe a fortement restreint l’accès à la nourriture du peuple libanais. Par ailleurs, au moment de l’explosion, 120 000 tonnes de céréales sont parties en fumée, enfonçant un peu plus le pays dans la crise alimentaire. Les galettes de pain à base de blé, consommées par de nombreux Libanais, sont aujourd’hui vendues au prix subventionné de 2000 livres libanaises le paquet de 900 grammes, soit 1,20 euro.

L’agence des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) tire ainsi la sonnette d’alarme quant à une possible rupture des stocks de farine au Liban. Les denrées telles que le blé semblent également être surveillées de très près par les autorités.

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