Forêt amazonienne

Le géant brésilien du boeuf JBS annonce un plan contre la déforestation de l’Amazonie

Article modifié le 25 septembre 2020, à 19h51.

Sous la pression des acteurs associatifs, la multinationale brésilienne de l’industrie agroalimentaire JBS, a annoncé mercredi le lancement d’un vaste plan anti-déforestation sur 5 ans visant à protéger la forêt amazonienne.

JBS, leader mondial de la vente de produits bovins, s’engage sur le front de l’environnement. L’entreprise basée à São Paulo, qui fournit de nombreux distributeurs dont Walmart, Carrefour ou encore Casino (dont la filiale brésilienne GPA s’est récemment dotée d’une politique de traçabilité systématique auprès de ses fournisseurs), a dévoilé mercredi un plan massif anti-déforestation échelonné sur 5 ans, baptisé « Together for the Amazon ».

Une plateforme pour empêcher la vente de boeufs venu de terres déboisées d’Amazonie

Le lancement de ce plan a pour objectif principal de s’assurer qu’aucune tête de bétail abattue par JBS n’est issue de terres défrichées. De fait, les fournisseurs liés à la déforestation de la forêt amazonienne devraient ainsi être rayés de la liste. « Nous assumons nos obligations de mettre en œuvre les transformations nécessaires de notre chaîne de fournisseurs », a indiqué Gilberto Tomazoni, PDG de JBS, au cours d’une conférence de presse.

Pour ce faire, le groupe a développé « une plateforme verte » qui permettra de garantir la conformité des fournisseurs partenaires, d’assurer la traçabilité et la transparence des produits carnés vendus par l’entreprise. Seuls ceux inscrits pourront commercer avec le groupe. Celle-ci sera dans un premier temps déployée dans l’État du Mato Grosso, qui possède le plus grand troupeau de bovins du pays. En plus de dons, la firme va investir 45 millions de dollars environ dans un fonds afin de contribuer à la préservation de la forêt tropicale et favoriser le développement durable des communautés de la région.

Les associations réclamaient de longue date un système de traçabilité qui permette de mettre les acteurs commercialisant les boeufs élevés dans des zones déboisées ou dans des secteurs où les industries travaillent quotidiennement à cette déforestation de l’Amazonie face à leurs responsabilités. Une enquête journalistique publiée en 2019 avait également confirmé les liens forts entre les fournisseurs de JBS et la déforestation illégale.

Une entreprise sous la pression des acteurs associatifs

JBS, premier distributeur de produits bovins frais ou surgelés dans le monde et fournisseur incontournable de la grande distribution en Amérique du Sud, a longtemps été pointée du doigt pour le rôle de certains de ses fournisseurs dans la déforestation de l’Amazonie. En cause, la difficile traçabilité du bétail issu de certaines fermes, accusées de se livrer au « blanchiment de bétail ». Cette pratique repose sur le transfert de bovins d’une ferme dont la viande ne peut être exportée en raison de la déforestation illégale sur ses terres, vers une autre ferme, considérée comme « propre », puisque non soumise à cette réglementation.

Avec cet engagement, JBS est la troisième entreprise de viande brésilienne à initier des démarches en faveur de l’environnement. Les enjeux pour la forêt amazonienne sont eux considérables et pourraient avoir une grande influence dans la réduction de la déforestation, et ce alors que l’Amazonie a subi cette année encore des feux particulièrement violents, et continue de voir disparaître plusieurs centaines d’hectares de forêt chaque année (1359 km 2 cette année).

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