Bruno Le Maire demande aux industriels de l’agro-alimentaire et à la grande distribution de rouvrir les négociations commerciales, achevées le 1er mars dernier. Le ministre de l’Economie souhaite protéger les consommateurs, les grandes victimes de l’inflation.
Bruno Le Maire a demandé, la semaine dernière, aux industriels de l’agro-alimentaire et à la grande distribution d’ouvrir de nouvelles négociations commerciales pour faire baisser les prix dans les rayons. Les précédentes discussions se sont achevées le 1er mars dernier sur une hausse minimum de 10% des prix payés par les retailers à leurs fournisseurs.
Baisse des coûts de l’énergie et des matières premières
Ce taux plancher visait à absorber la flambée des cours de l’énergie et des matières premières. Mais le coût de l’énergie a baissé ces dernières semaines. Tout comme celui des matières premières, du transport et des engrais. Face à un tel constat, Bruno Le Maire pense qu’il est logique de revenir à la table des négociations pour aligner les tarifs sur l’évolution du marché. Ce qui permettra de baisser la facture des courses des Français.
Tout le monde profite de l’inflation, sauf les consommateurs
Le patron de Bercy juge un retour à la table des négociations d’autant plus nécessaire que tout le monde ou presque a profité de l’inflation, sauf les consommateurs. Un rapport de l’Inspection générale des Finances révèle notamment que les profits avant impôts des industries de l’alimentaire a bondi de 50% par rapport à 2019. Pour les agriculteurs, l’excédent a dépassé les 27%. Les distributeurs ont également vu leurs bénéfices augmenter, quoique dans une proportion moindre.
Industriels et distributeurs pas très chauds
L’Ania, la principale organisation patronale de l’agroalimentaire, se montre pourtant réticente à l’idée de rouvrir rapidement les négociations commerciales. Elle se plaint de n’avoir pas eu le temps de bénéficier pleinement des baisses de coûts sur l’énergie et certaines matières premières. De son côté, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) pointe la mauvaise foi des industriels, qui auraient des marges extrêmement élevées. Elle attend que ces fabricants fassent le premier sacrifice sur les prix pour suivre.
