Adoptée le mercredi 22 mars par le Parlement, la proposition de loi du député Renaissance Frédéric Descrozaille plafonne les promos sur les produits d’hygiène à 34 % à partir de mars 2024. Cette mesure agace les enseignes de la grande distribution, qui pointent une contradiction avec le trimestre anti-inflation.
Le mercredi 22 mars, le Parlement a définitivement adopté la proposition de loi du député Renaissance Frédéric Descrozaille. Ce texte est censé équilibrer le rapport de force entre distributeurs et fournisseurs. Il permet notamment à ces derniers de cesser immédiatement les livraisons en cas de désaccord sur les prix.
Une combine pour augmenter les marges des grands industriels
La loi plafonne également les promotions sur les produits droguerie-parfumerie-hygiène (DPH) à 34%, comme c’est déjà le cas pour les produits alimentaires. Ces promos chocs ruineraient les centaines de PME françaises. La loi vise donc à protéger les activités et les rémunérations, dans l’esprit de la loi Egalim.
Mais la grande distribution proteste contre ce texte. Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), estime qu’il va « augmenter les marges, déjà très élevées, de quelques grands industriels mondiaux », aux dépens des consommateurs et des retailers. Ceux-ci devraient enregistrer un manque à gagner de plus de 230 millions, d’après une étude de Nielsen.
Un non-sens pour Dominique Schelcher
Michel-Édouard Leclerc, le patron du comité stratégique E. Leclerc, pense lui que la grande distribution ne pourra pas compenser la limitation à 34 % en valeur en multipliant les promotions, déjà limitées à 25 % en volume. De son côté Dominique Schelcher, le président de Système U évoque un non-sens.
Il fait remarquer qu’on leur demande d’un côté de mettre en place un trimestre anti-inflation, et de l’autre le Parlement vote une loi qui limite les promotions. Bruno Le Maire, qui comprend cette aberration, aurait souhaité que les réductions aillent jusqu’à -50%.
