La grande distribution joue un rôle central dans l’économie alimentaire, influençant directement le prix des produits que les consommateurs trouvent sur les étagères. Alors que les coûts de production et de logistique fluctuent, ces géants du commerce parviennent souvent à maintenir, voire augmenter leurs marges bénéficiaires.
Comment s’y prennent-ils pour optimiser leurs profits tout en restant compétitifs ? Quelles stratégies mettent-ils en place pour naviguer dans un marché en constante évolution ? Cet article explore les mécanismes subtils et parfois méconnus qui permettent aux grandes enseignes d’accroître leur rentabilité sans compromettre leur position sur le marché.
Reconstitution des marges dans la grande distribution
En 2024, la grande distribution amorce une reconstitution de ses marges après les avoir réduites pour atténuer l’impact de l’inflation sur les prix alimentaires. Selon le dernier rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM), bien que ces marges n’aient pas encore retrouvé leur niveau d’avant 2020, elles progressent grâce à des stratégies ciblées.
Les distributeurs misent notamment sur des produits d’appel comme le jambon et les produits laitiers, qui permettent de compenser les faibles marges sur d’autres rayons. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte où les prix alimentaires ont augmenté de 1,3 % en 2024, en dessous de l’inflation générale.
Impact du contexte économique sur les prix alimentaires
Depuis 2021, la hausse des coûts agricoles, alimentée par l’augmentation des prix de l’énergie et des engrais, a poussé la grande distribution à adopter une stratégie de compression des marges pour maintenir la consommation. En 2024, bien que les prix agricoles aient légèrement baissé, les prix alimentaires continuent d’afficher une hausse modérée de 1,3 %, inférieure à l’inflation générale de 2 %.
Cette situation reflète un ajustement progressif des marges dans le secteur, où certains produits comme le jambon et les produits laitiers jouent un rôle clé en absorbant les variations de coût. L’Observatoire souligne ainsi une sortie progressive de la période inflationniste avec des disparités selon les filières.
Disparités sectorielles et réactions des acteurs
Les marges varient considérablement entre les secteurs, avec des produits d’appel comme le jambon et les produits laitiers affichant des marges plus élevées. Ces produits compensent les marges réduites, voire négatives, observées dans les rayons boucherie, marée ou boulangerie.
La Fédération française des industries charcutières (Fict) critique cette situation, soulignant que 30 % de ses entreprises sont déficitaires, qualifiant leur secteur de “vache à lait” pour la grande distribution. Par ailleurs, l’Observatoire déplore le manque de transparence dans l’industrie laitière, bien que celle-ci ait réussi à reconstituer ses marges après une baisse modérée, sauf dans le domaine des ingrédients.