Le groupe Casino, acteur majeur de la grande distribution en France, se trouve au cœur d’une tourmente sociale sans précédent. Alors que les rumeurs et spéculations vont bon train, un plan social interminable semble se dessiner à l’horizon, suscitant inquiétudes et interrogations parmi les employés et observateurs du secteur.
Les enjeux économiques et humains de cette situation complexe soulèvent des questions cruciales sur l’avenir de l’entreprise et ses répercussions potentielles sur le marché. Cet article explore les dessous de cette crise, offrant un éclairage sur les défis auxquels Casino doit faire face dans un contexte économique incertain.
Contexte et mise en œuvre du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) chez Casino
En 2024-2025, le groupe Casino a lancé un vaste plan de sauvegarde de l’emploi, touchant notamment ses enseignes Monoprix et Franprix. Ce PSE intervient dans un contexte économique difficile pour le groupe, marqué par des défaillances internes et une gestion critiquée.
Richard Ramos, délégué syndical central FO, exprime ses inquiétudes quant à la pérennité de l’emploi au sein du groupe. Il anticipe des restructurations inévitables, notamment dans la logistique, en raison des mutualisations prévues entre les enseignes. Les perspectives d’évolution des licenciements restent préoccupantes, avec un risque accru de nouveaux plans sociaux, notamment au siège de Franprix.
Conséquences sociales et critiques institutionnelles
Le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) chez Casino a entraîné 2 400 licenciements directs, tandis que la cession des magasins à Intermarché, Auchan et Carrefour a affecté 20 000 salariés, dont beaucoup ont subi des démissions ou licenciements pour inaptitude. Richard Ramos estime que le total pourrait atteindre 4 000 licenciements.
Les institutions publiques font face à des critiques sévères : une commission d’enquête parlementaire examine les manquements des pouvoirs publics, tandis que le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) est accusé de privilégier les intérêts financiers au détriment des impacts sociaux. Le ministère de l’Économie est également pointé du doigt pour son silence malgré les alertes répétées des syndicats.
Problèmes structurels et insuffisances dans l’accompagnement des salariés
Les ordonnances Macron de 2017 ont affaibli le rôle des instances représentatives du personnel, rendant la gestion des PSE plus complexe. Le code du travail, jugé inadapté à la taille de Casino, ne permet pas une négociation efficace des plans sociaux.
Les Dreets, en manque de ressources, peinent à offrir un accompagnement adéquat, tandis que leur coordination sur plusieurs territoires reste défaillante. De plus, les cabinets de reclassement manquent d’obligations de résultat, limitant leur efficacité. Ces lacunes structurelles soulignent la nécessité d’une réforme pour mieux protéger les salariés face aux restructurations massives.