Produits bio : la croissance portée par les circuits spécialisés, la grande distribution décroche

Produits bio : la croissance portée par les circuits spécialisés, la grande distribution décroche

En 2025, le marché des produits biologiques en France montre des signes de reprise, après une période d’essoufflement liée à la conjoncture économique et aux arbitrages budgétaires des ménages. Si l’intérêt pour une alimentation plus saine et plus responsable reste bien ancré chez les consommateurs, tous les circuits de distribution ne bénéficient pas de cette dynamique de la même manière.

Tandis que les enseignes spécialisées, les circuits de proximité et la vente directe gagnent du terrain, la grande distribution généraliste, elle, peine à regagner la confiance du public. Dans notre article, vous allez découvrir quelles sont les nouvelles tendances de consommation bio, les circuits qui tirent leur épingle du jeu, et les évolutions contrastées de la production agricole biologique en France.

Le bio reprend des couleurs, porté par les circuits alternatifs

Selon les dernières données de l’Agence Bio, les ventes de produits biologiques atteignent 12,2 milliards d’euros en 2024 pour la consommation à domicile, soit une hausse de 0,8 % par rapport à 2023. Cette progression s’explique en grande partie par la performance des enseignes spécialisées bio, dont le chiffre d’affaires a bondi de 6,5 %, représentant désormais 29 % du marché. Les circuits de proximité ne sont pas en reste : la vente directe progresse de 7,4 % et les artisans-commerçants de 6,9 %, consolidant respectivement 13,5 % et 9,8 % des parts de marché.

À l’inverse, la grande distribution peine à convaincre. Avec 5,807 milliards d’euros de chiffre d’affaires, elle enregistre un recul notable de 5,1 %, tout en représentant encore près de la moitié du marché (47,7 %). Ce désengagement soulève des questions sur l’attractivité de l’offre bio en supermarché et sur la stratégie des enseignes généralistes.

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Une consommation contrastée selon les produits et les lieux

La part du bio dans les achats alimentaires des ménages reste stable à 5,7 %, mais certains segments tirent leur épingle du jeu. Les légumes et le vin enregistrent des hausses de 9 % et 8 % respectivement, même dans un contexte difficile pour le marché viticole. D’autres catégories rencontrent davantage de difficultés, comme les produits de la mer, les surgelés (-7 %), les viandes (-6 %) ou encore les boissons sans alcool (-5 %), cette dernière étant pénalisée par la chute des ventes de jus de fruits traditionnels. Toutefois, les boissons fermentées comme les kéfirs et kombuchas connaissent un essor prometteur.

En dehors du domicile, les produits bio poursuivent leur développement : la restauration commerciale affiche une hausse de 7,7 %, contre 3,3 % pour la restauration collective. Côté export, la France enregistre une croissance dynamique avec une progression de 10 % du chiffre d’affaires à l’international, atteignant 1,164 milliard d’euros.

Des surfaces en repli malgré la reprise de la demande

Malgré ces signaux positifs sur le plan commercial, la production agricole biologique connaît une baisse pour la deuxième année consécutive. En 2024, 56.197 hectares ont été perdus, soit un recul de 2 %, après une perte similaire l’année précédente. La surface agricole utile en bio passe ainsi de 10,3 % à 10,1 %. Ce repli s’explique en grande partie par la diminution des grandes cultures, fortement représentées en bio. Pendant ce temps, d’autres pays européens, comme l’Espagne (+11,8 %), renforcent leur position sur le marché biologique.

Le nombre d’agriculteurs bio augmente timidement (+1 %), soutenu par l’arrivée de nouveaux acteurs comme les producteurs de sel. En revanche, le nombre d’opérateurs (transformateurs, distributeurs, etc.) continue de diminuer, avec une baisse de 4,5 % en 2023. Une tendance qui, selon l’Agence Bio, pourrait profiter aux importations si elle n’est pas inversée.

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