Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur, met un terme à sa collaboration avec Shein, géant asiatique de la mode ultra-rapide. La fin de la mission du comité stratégique, auquel il appartenait aux côtés de Nicole Guedj et Bernard Spitz, intervient alors que la marque fait l’objet de nombreuses critiques sur ses pratiques et son impact sociétal.
Cette actualité relance le débat sur la transparence des relations entre personnalités publiques et grandes entreprises, sur fond de polémiques autour du lobbying et de l’adoption récente d’une loi visant à encadrer la fast-fashion en France.
Fin de la mission de Christophe Castaner et du comité stratégique chez Shein
La mission de Christophe Castaner au sein du comité stratégique de Shein, entamée en décembre 2024, s’est officiellement achevée le 30 juin 2025, selon l’entreprise. Ce comité, composé également de Nicole Guedj et Bernard Spitz, avait pour objectif de conseiller le géant de la fast-fashion sur ses stratégies en Europe, Afrique et Moyen-Orient.
Les travaux du comité, centrés sur la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE), alimenteront un rapport à paraître. La nomination de l’ex-ministre avait suscité de vives réactions, notamment de la part d’associations dénonçant un possible conflit d’intérêts, alors que la législation sur la mode ultra-éphémère était en discussion au Parlement.
Vives critiques et soupçons de lobbying autour de la nomination
L’arrivée de Christophe Castaner chez Shein a provoqué une levée de boucliers parmi les associations, telles que Les Amis de la Terre et l’Observatoire des multinationales, qui ont saisi la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Elles pointent l’absence de déclaration de cette mission dans les registres officiels, alors même que la loi visant à encadrer la fast-fashion était débattue au Sénat.
La fédération du prêt-à-porter féminin a également exprimé son indignation, dénonçant un signal négatif envoyé au secteur. Face à ces accusations de lobbying, Castaner a défendu son rôle, affirmant qu’il s’agissait d’un simple appui stratégique et non d’une activité d’influence.
Les associations en première ligne
- Les Amis de la Terre : dénoncent l’absence de déclaration officielle de la mission.
- Observatoire des multinationales : interpelle la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
- Fédération du prêt-à-porter féminin : juge la nomination comme un mauvais signal pour le secteur.
Ces prises de position mettent en lumière les tensions croissantes entre ONG, fédérations et grandes enseignes de la mode.
Problèmes de transparence et défense de Christophe Castaner
Les critiques se sont intensifiées autour de l’absence de déclaration de l’activité de conseil de Christophe Castaner auprès de la HATVP, tant du côté de Shein que de sa société Villanelle Conseil, pourtant spécialisée dans la représentation d’intérêts. Les Amis de la Terre ont souligné ce manque de transparence, estimant que la mission s’apparentait à du lobbying, surtout dans un contexte législatif sensible.
En réponse, l’ancien ministre a fermement nié toute activité de lobbying, précisant que son intervention relevait uniquement du conseil stratégique, sans démarche d’influence auprès des pouvoirs publics. Il insiste sur la conformité de sa mission avec la réglementation en vigueur et réfute toute infraction aux obligations déclaratives.
Conséquences et perspectives pour Shein et le secteur de la mode
La clôture des travaux du comité stratégique marque une étape clé pour Shein, qui s’engage à intégrer les recommandations formulées dans son prochain rapport RSE, dont la publication reste attendue. Cette démarche est scrutée de près par l’ensemble du secteur, alors que la loi visant à réguler l’ultra fast-fashion vient d’être adoptée.
Les acteurs de la mode, associations et fédérations professionnelles réclament désormais des mesures concrètes pour encadrer ce modèle économique jugé peu vertueux sur le plan social et environnemental. Face à la pression réglementaire croissante, Shein et ses concurrents devront renforcer leur transparence et adapter leurs pratiques pour répondre aux nouvelles exigences du marché et des consommateurs.
Une loi pour encadrer la fast-fashion
- Contexte : adoption récente d’une loi française pour réguler l’ultra fast-fashion.
- Objectif : limiter l’impact social et environnemental des modèles économiques jugés trop agressifs.
- Conséquence directe : Shein et ses concurrents devront s’adapter rapidement pour répondre aux nouvelles normes.