Enseigne Leclerc

Michel-Edouard Leclerc s’exprime sur les résultats de Leclerc

C’est une reprise douce-amère qui commence pour la grande distribution ! Pourtant active durant l’intégralité du confinement, les affaires n’ont pas été au beau fixe entre pénuries et fermeture de rayons entiers dédiés aux produits non alimentaires… Cela se traduit par 56% d’hypermarchés déficitaires pour Carrefour ou par la perte de parts de marché pour le leader français E. Leclerc, dont le président du comité stratégique reste pourtant confiant.

Bilan mitigé pour l’année 2019

Les mois de mars et avril ont vu le géant français perdre du terrain face à ses concurrents directs : alors qu’Intermarché bondissait d’1,7 point, E. Leclerc enregistrait une baisse de part de marché de 0,7 point.

2020 n’a pas pour autant été l’année de tous les désastres pour l’enseigne, bien au contraire : le début d’année et la période post-COVID 19 lui ont été très profitables grâce à la diversification de son offre non alimentaires (vente de voyages, produits culturels…). Certains postes de ventes ont même affiché une croissance à deux chiffres (parapharmacie et location de véhicules).

La crise sanitaire qui a touché le pays a cependant apporté son lot de difficultés car hormis la vente de denrées alimentaires, les autres services qui font la rentabilité et la notoriété de la marque ont dû être mis de côté. A cette contrainte s’ajoutent les surcoûts en lien avec les mesures sanitaires qui impliquaient de recruter davantage et d’équiper les nouveaux employés, coûts additionnels pouvant atteindre jusqu’à 400 000 euros selon l’envergure des sites concernés. E. Leclerc a tout de même su s’adapter en intensifiant l’activité de son drive qui a progressé à hauteur de 80% dans certaines régions.

Quel avenir pour l’enseigne ?

Si Michel-Edouard Leclerc affirme que la pandémie ne représente qu’une parenthèse qui n’augure pas de ce que l’avenir réserve aux grands distributeurs, il admet qu’elle a tout de même eu des effets sur les habitudes de consommation. Le client a pu se pencher durant le confinement sur ce qu’il consomme et a lu avec attention ce qui figure sur les étiquettes de ses produits favoris. Certains ont pu remarquer qu’acheter local (si ce n’est français) implique de débourser davantage, ce qui constitue une difficulté pour les personnes dans une situation précaire. Michel-Edouard Leclerc préfère donc privilégier la revisite de sa politique de prix. Son but premier est de réorganiser les filières pour plus de productivité afin que l’enseigne puisse a posteriori répercuter la baisse des coûts sur les prix et ainsi concilier deux piliers fondamentaux de son offre : le soutien aux producteurs français et la mise en valeur de gammes accessibles au plus grand nombre.

La crise aura également eu un impact sur le mode de fonctionnement de la chaîne d’hypermarchés en soulignant des failles logistiques durant les pénuries mais également en insistant sur la nécessaire digitalisation de l’industrie via le recours au drive. La question de l’accessibilité est aussi un point important pour la suite car E. Leclerc dispose avant tout de grands sites à l’écart des centres névralgiques, d’où le projet urbain « E. Leclerc Chez moi », qui fonctionne via un réseau de points de relais en ville où il est possible de retirer sa commande.

D’autres projets ambitieux n’ont pas encore pu être mis en place en raison de l’urgence sanitaire comme le développement d’un site concurrent à Amazon qui devrait voir le jour en fin d’année. Quoiqu’il en soit, si l’on en croit son président, c’est une reprise sur les chapeaux de roues qui attend le géant de la distribution !

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