Des enseignes de grande distribution sous la menace de poursuites pour manque d’accessibilité

Des enseignes de grande distribution sous la menace de poursuites pour manque d’accessibilité

Les grandes enseignes se retrouvent aujourd’hui confrontées à un défi juridique majeur, alors que les malvoyants appellent à une meilleure accessibilité des services. Cette problématique, qui prend de l’ampleur en 2025, soulève des questions cruciales sur l’inclusivité et l’égalité d’accès dans le commerce.

Les entreprises doivent désormais naviguer dans un paysage légal de plus en plus exigeant, où l’innovation technologique et l’adaptation des services deviennent indispensables. Ce contexte met en lumière l’importance de répondre aux besoins spécifiques de chaque consommateur, tout en respectant les nouvelles normes légales. Découvrez comment ces enjeux redéfinissent les stratégies des grandes enseignes.

Les accusations des associations de malvoyants contre les grandes enseignes de distribution

Les associations de défense des droits des malvoyants, telles que Droit pluriel et apiDV, dénoncent le non-respect des obligations d’accessibilité numérique par des géants de la distribution comme Auchan, Carrefour, Leclerc et Picard.

Malgré une directive entrée en vigueur fin juin 2025, ces enseignes n’ont pas rendu leurs services numériques accessibles, rendant les achats en ligne difficiles pour les personnes déficientes visuelles. Anne-Sarah Kertudo, présidente de Droit pluriel, souligne l’impossibilité de finaliser des achats en ligne en raison de fonctionnalités inadaptées. Face à cette exclusion numérique, les associations envisagent des actions judiciaires pour contraindre ces entreprises à améliorer l’accessibilité de leurs plateformes.

Ultimatum non respecté : les actions envisagées par les associations

Les associations de défense des droits des malvoyants, telles que Droit pluriel, Intérêt à agir et apiDV, s’insurgent contre le non-respect de l’ultimatum fixé au 1er septembre pour rendre les sites et applications des grandes enseignes accessibles. Malgré la directive de juin 2025, les plateformes d’Auchan, Carrefour, Leclerc et Picard restent inadaptées, compliquant les achats en ligne pour les personnes déficientes visuelles.

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Anne-Sarah Kertudo, présidente de Droit pluriel, déplore l’exclusion numérique ressentie. En l’absence de progrès, les associations envisagent des recours judiciaires, rappelant leurs précédents succès, comme en 2022 contre les éditeurs de logiciels scolaires, pour forcer ces entreprises à se conformer aux normes d’accessibilité.

Réponses des enseignes et insuffisance des mesures d’accessibilité

Face aux critiques, Carrefour et Picard avancent des chiffres d’accessibilité de 71% et 56% respectivement. Cependant, ces résultats sont jugés insuffisants par les associations de défense des droits des malvoyants. Anne-Sarah Kertudo, présidente de Droit pluriel, exprime le sentiment d’exclusion ressenti par les personnes malvoyantes, qui se voient privées d’une expérience d’achat autonome et fluide.

Les associations soulignent que ces pourcentages ne suffisent pas à garantir une accessibilité totale, et rappellent que des actions en justice pourraient être envisagées pour contraindre les enseignes à améliorer leurs plateformes numériques, comme cela a été fait avec succès dans d’autres secteurs.

Arthur Quentin

Journaliste spécialisé dans la grande distribution et le commerce en ligne. Fort d’une expérience au sein de plusieurs rédactions, il décrypte les tendances de consommation, les stratégies des enseignes et les meilleurs bons plans pour Actu Retail.