Poulet nourri

Lidl aux prises avec les défenseurs de la cause animale

Il y a à peine deux semaines, nous vous annoncions que les supermarchés anglais avaient décidé de retirer les produits à base de noix de coco de leurs rayons car les pratiques de récolte thaïlandaises mobilisaient des singes de façon violente et abusive. C’est la distribution française qui fait à présent face aux défenseurs de la cause animale, en particulier Lidl qui est actuellement l’objet des critiques du collectif L214 à propos des pratiques d’abattage dans les élevages de poulet de ses fournisseurs.

Une enseigne complaisante ?

Lidl avait récemment fait parler de lui en ouvrant le premier supermarché à énergie positive en France. Le grand distributeur fait à nouveaux les gros titres, mais cette fois pour une raison moins positive. Le collectif L214, association de défense des animaux, a lancé ce mardi 21 juillet une campagne visant à dénoncer l’engagement insuffisant de l’enseigne en termes de protection de la vie animale.

La marque avait annoncé vendredi dernier vouloir vendre du poulet élevé dans de meilleures conditions, en accord avec les critères de l’ECC. Il s’agit là de problématiques où l’on voit deux camps s’opposer farouchement devant l’arbitrage de l’opinion publique : d’un côté les industriels soucieux de la productivité et de l’emploi et de l’autre certains réseaux militants, concernés par le bien être animal. Lidl a déjà émis quelques réserves sur la potentielle application des mesures en raison de la santé économique déjà fragile de ses fournisseurs et plus globalement de la filière avicole française.

Une campagne ciblée

L’association L214 a diffusé ce matin une série de vidéos parodiques dans lesquelles elle reprend des spots publicitaires incontournables de l’enseigne pour y dénoncer des pratiques condamnables. On y retrouve entre autres le fameux « On est mal patron » où un employé d’une marque concurrente, au lieu de tenter de subtiliser les secrets qui font la qualité des produits Lidl comme le voudrait la version originelle, décrit de façon imagée les conditions d’abattage dans les élevages dont proviennent les produits vendus. Au-delà de ce coup médiatique, l’association fait également tourner une pétition et devrait continuer à placarder des affiches discréditant l’enseigne autour des points de vente. Elle s’offusque notamment du « simulacre d’engagement » dont s’est targué le chaine de supermarchés la veille, une initiative qui arrive à point nommé et qui n’est pas due au hasard selon l’association car Lidl aurait eu vent de la campagne à venir.

Force est de constater que la cause animale devrait encore donner du fil à retordre aux grands distributeurs pour un bon bout de temps. Reste à savoir si cette énième polémique restera lettre morte ou poussera Lidl à s’engager durablement.

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