Ce mardi 26 mai, de nombreux internautes remarquent la commercialisation d’un flacon de gel hydroalcoolique LVMH dans un Carrefour City du centre de Toulouse. Ces flacons, destinés aux hôpitaux durant la crise du Covid-19, n’étaient pas autorisés à la vente et ont rapidement fait scandale.
La vente des gels hydroalcooliques très réglementée depuis le début de la crise
Alors que le coronavirus Covid-19 apparaît en France, les ventes de gel hydroalcoolique explosent rapidement, on observe une hausse des ventes de près de 800%. Cet emballement a entraîné de nombreuses ruptures de stock, et même un marché noir où les gels étaient parfois revendus à des prix exorbitants. Le gouvernement annonce alors, le 5 mars, un décret permettant d’encadrer les prix. Un flacon de 50 ml est fixé à 2 euros TTC maximum, celui des flacons de 100 ml à 3 euros maximum, et le litre de gel hydroalcoolique ne peut pas être vendu plus de 15 euros dans le commerce et en pharmacie.
Mardi 26 mars, plusieurs publications sur Twitter révèlent la vente d’un gel hydroalcoolique LVMH dans un Carrefour City du centre de Toulouse. Les flacons, vendus à 9.50€ l’unité, avaient initialement été produits pour répondre au manque de gel hydroalcoolique dans les hôpitaux au mois de mars et étaient donc interdits à la vente comme l’indique l’étiquette. Une publication de Laurent FiIoche, pharmacien et président de L’Union des Groupements de Pharmaciens d’Officine relève également le prix de vente non-réglementaire de ce gel.
Les internautes ont rapidement relayé la publication, en interrogeant la marque sur la situation. Carrefour a réagi dans la journée en plaidant l’erreur et en indiquant que les flacons avaient été immédiatement retirés des rayons. L’enseigne, interrogée par Le HuffPost, explique qu’il s’agit “d’une regrettable erreur”. “Un de nos franchisés a par inadvertance installé ces flacons qui n’auraient jamais dû être vendus. Cela a été corrigé rapidement”, a précisé la porte-parole de l’enseigne, bien qu’elle ne s’exprime pas sur le choix du prix mis en rayon.
Les internautes soulèvent un autre point : pourquoi cette production solidaire de gel hydroalcoolique LVMH s’est retrouvée dans un magasin Carrefour ? Interrogée sur ce point, la porte-parole de l’enseigne apporte une explication: “Ils ont fourni en priorité des services publics comme l’AP-HP ou la préfecture de police mais également d’autres enseignes de la grande distribution ou de grands groupes comme Air France”. Bernard Arnault, propriétaire du groupe LVMH détient d’ailleurs des parts au sein de la marque de grande distribution.
L’élan de solidarité du secteur cosmétique
La rapidité de propagation du virus a entraîné une hausse des ventes de gel hydroalcoolique et plusieurs supermarchés et pharmacies se sont vite retrouvés en rupture de stock alors que les hôpitaux eux-mêmes venaient à manquer de matériel au début de la crise.
Pour pallier le manque, l’industrie cosmétique, dont plusieurs usines étaient à l’arrêt en raison du confinement, a décidé d’apporter son soutien au milieu hospitalier. Un soutien rendu possible grâce à un arrêté ministériel, qui a autorisé la production de gel hydroalcoolique aux entreprises du secteur cosmétique normalement réservée aux entreprises de la détergence et les pharmaciens.
Une fois l’autorisation du Ministère de la transition écologique et solidaire confirmée et après la validation de la formule LVMH par l’AP-HP, la production est lancée et ce sont 20 tonnes hebdomadaire qui ont été livrées gracieusement aux hôpitaux. Rapidement, les autres enseignes du luxe les rejoignent et décident d’apporter, elles aussi, leur pierre à l’édifice en mobilisant leurs capacités de production pour créer des ressources nécessaires pour les hôpitaux. Pour témoigner de leur reconnaissance et de leur soutien, de nombreuses enseignes de cosmétiques ont fait don de gel, masques, et même de crème hydratante, afin de faciliter le travail et le quotidien du personnel hospitalier. Un geste de solidarité salué, mais dont les conséquences ont parfois été à l’origine d’erreurs et de polémiques, comme Carrefour vient d’en faire l’expérience.
