Invité sur le plateau de France Info, Michel-Edouard Leclerc, président du Comité stratégique des centres E. Leclerc, est revenu sur la mutation digitale de ses enseignes à l’heure de l’automatisation systématisée. Sans oublier d’égratigner au passage les promesses de Carrefour à propos du “consommer français”.
Invité sur le plateau de France Info ce matin, Michel-Edouard Leclerc n’a pas mâché ses mots à l’égard de la nouvelle campagne de son concurrent Carrefour, qui promet de proposer 95% de fruits et légumes français : “Promettre 50% de produits français comme le fait Carrefour c’est de « l’idéologie », de la « démagogie »” comme le rapporte la chaîne. Pour le président des enseignes E.Leclerc, le problème réside en effet dans le prix. En particulier dans les métropoles “avec des gens qui ne gagnent pas des mille et des cent” pour des produits davantage exposés à la concurrence. En effet, Alexandre Bompard avait affirmé au micro de RTL en mars 2019 : “95% des fruits et légumes qui seront présents dans nos étals viendront de France, pour le modique de 50 millions d’euros.
Les magasins Leclerc boostés depuis la fin du confinement
A l’occasion de son passage médiatique, Michel-Edouard Leclerc est également revenu sur les bons chiffres de fréquentation de ses magasins et de la vente en ligne pour l’enseigne E.Leclerc. Les services de livraison à domicile ou encore les drives ont de beaux jours devant eux avec une augmentation de 50% des achats dans ses magasins. Le succès des services e-commerce, qui ont suscité un fort engouement de la part des Français après le confinement, ne faiblit pas pour des raisons évidentes de praticité, dans la mesure où ces derniers favorisent le respect des mesures sanitaires et offrent davantage de flexibilité aux consommateurs.
Et si les conditions actuelles semblent donner la part belle au e-commerce, la fréquentation en magasin connaît quant à elle le même sort. Les consommateurs, qui utilisent le drive, s’orientent tout naturellement vers les magasin physiques E.Leclerc enregistre plus de 350 000 consommateurs supplémentaires depuis la sortie du confinement. « Sur le million de personnes qui a découvert nos drives pendant le confinement, 38 % sont allés en magasin ensuite, 45 % ont continué sur le drive et seuls 18 % ont quitté l’enseigne », détaille le président des enseignes Leclerc.
50% de produits français », une promesse « démagogue » ?
C’est ce qu’a affirmé Michel-Edouard Leclerc lors de son passage télévisé : face aux déclarations du PDG de Carrefour, qui promet de fournir des fruits et légumes 95% français, le président des enseignes E. Leclerc entend donner la priorité aux territoires avec 50% de produits français, estimant que son concurrent fait preuve d ‘« idéologie » et de « démagogie ».
« Quand vous êtes dans des grandes mégalopoles avec des gens qui ne gagnent pas des mille et des cents, si le produit français est plus cher de 20 à 30%, ça pose problème. », a opposé le patron de Leclerc.
Des paroles qui s’avèrent particulièrement intéressantes en raison de la place particulière qu’occupe Michel-Edouard Leclerc dans le secteur français de la distribution – comme l’avait notamment révélé sa passe d’armes avec l’alors secrétaire d’Etat Brune Poirson, qui s’en était pris à l’invention “hérétique” en matière d’emballage plastique réalisée par un magasin E. Leclerc de Concarneau.
