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Le lynchage d’un homme noir par des agents de sécurité de l’enseigne Carrefour de Porto Alegre déchaîne la colère au Brésil

Le jeudi 19 novembre, dans la soirée, à Porto Alegre, des vigiles de l’enseigne Carrefour de la ville ont roué de coups un client de 40 ans. Ce lynchage d’un homme noir, dont les derniers instants ont été filmés par des passants, avant d’être relayés sur les réseaux sociaux, provoque une véritable onde de choc au Brésil. L’homme, dont l’agonie a été vue par des millions de personnes sur les réseaux sociaux, est en passe de devenir un véritable symbole au Brésil, comme l’ont été avant lui George Floyd ou Éric Garner, victimes aux États-Unis d’interpellations violentes, teintées de racisme.

Un lynchage qui survient à la veille du Jour de la conscience noire

Le 20 novembre, Jour de la conscience noire, est un jour férié au Brésil, destiné à rendre hommage aux victimes du racisme et de l’oppression. Ce jour commémore plus particulièrement l’anniversaire de la mort de Zumbi Dos Palmares, esclave insurgé et chef de guerre du royaume autonome des Palmares, décapité en place centrale de Recife par l’armée portugaise pour avoir résisté au pouvoir blanc au XVIIe siècle.

La mort de João Alberto Silveira Freitas, à la veille de cette journée de commémoration majeure au Brésil, a jeté un coup de projecteur sanglant sur les persistances, plus ou moins refoulées, d’une forme de racisme systémique au Brésil. Un mort, dans un supermarché Carrefour, après un véritable acharnement de la part des vigiles de la société de sécurité, qui rappelle que les discriminations visant les Noirs demeurent une réalité dans le pays.

Carrefour, associé au racisme et au suprémacisme blanc

Si l’arrestation des deux employés, âgés de 24 et 30 ans, de la société Vectorielle, sous contrat avec le groupe Carrefour, est vite intervenue, la mort de Silveira Freitas, considéré par son père comme « un acte de racisme » et la résultante de « la haine et de la furie » des agents de sécurité, dont l’un est également policier militaire, a entraîné des réactions violentes aux quatre coins du pays.

Cibles des violences des différents hypermarchés du groupe Carrefour ont été saccagés dans les heures ayant suivi la mort de Silveira Freitas. Le groupe présidé par Alexandre Bompard, est l’un des leaders de la grande distribution au Brésil, avec pas moins de 90 000 salariés et 700 points de vente, ce qui rend la portée de ce lynchage d’autant plus problématique pour le groupe. La mise en cause du groupe Carrefour accélérée par les réseaux sociaux qui, très vite, via des images et des montages ont associé le groupe français au meurtre commis, par un prestataire de sécurité.

Parmi la profusion d’images associées à ce meurtre, l’une de celles qui circulent le plus sur les réseaux sociaux, représente les deux vigiles du magasin Carrefour de Porto Alegre arborant la tenue du Ku Klux Klan (KKK), mouvement raciste et suprémaciste américain né au lendemain de la guerre civile et responsable du lynchage de centaines de personnes noires tout au long du XXe siècle. Signe distinctif, ces vigiles en encapuchonnés portent des badges au logo du groupe Carrefour.

Avec près de 1 millions de mentions de Carrefour sur Twitter depuis le vendredi  20 novembre, le distributeur français est dans la tourmente et ses réactions dans les jours à venir seront suivies de près par les milliers de manifestants qui battent le pavé dans les rues brésiliennes contre le racisme.

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