Les prix en grande distribution devraient rester élevés pendant quelques temps encore, malgré le ralentissement de l’inflation et la baisse des cours sur le marché. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, dont la législation et le décalage entre achats de matières premières et fabrication de produits.
En septembre, l’inflation s’est élevée à 4,9% sur un an, un taux stable par rapport à août. Les prix des produits alimentaires, moteur principal de cette flambée, ont continué de progresser (+9,6%). Mais leur augmentation est plus lente qu’en août (+11,2%). Parallèlement, les cours des matières premières continuent de replier.
Commande des matières premières plusieurs mois avant fabrication
Malgré ces signaux positifs et la réouverture des négociations commerciales plus tôt cette année (en octobre pour finir en janvier), les tarifs ne devraient pas baisser de sitôt dans les rayons, selon des dirigeants de la grande distribution. D’abord parce qu’il y a un décalage entre l’achat des matières premières agricoles et la fabrication des produits.
En effet, les industriels passent commande auprès des producteurs plusieurs mois à l’avance. Or, les cours des matières premières peuvent évoluer entre-temps. Ce qui oblige les fabricants à répercuter des hausses en dépit du ralentissement de l’inflation. Outre cela, il faut noter que les industriels jouent de prudence compte tenu de l’incertitude sur les coûts de l’énergie, des emballages et de la logistique.
La restauration des marges chez les industriels
En outre, certains fournisseurs poursuivent la restauration de leur marge, après les grosses pertes de 2022. Ils maintiennent ainsi à la hausse le prix d’achat de leurs produits par les distributeurs, ne concédant que quelques sacrifices sur une poignée de références. Cette attitude irrite les retailers, qui n’hésitent pas à déréférencer certains produits pour mettre en avant leurs marques propres (MDD).
Les lois Egalim 1 puis 2 inflationnistes
Par ailleurs, la législation a une responsabilité dans cette situation. En particulier les lois Egalim 1 puis 2, à tranchants car maintenant une forte rémunération des agriculteurs malgré le contexte inflationniste. Face à ces obstacles, les distributeurs appellent l’exécutif à taper sur les industriels. Et surtout à revoir les textes, en permettant principalement des négociations commerciales tout au long de l’année.
