Toujust, une aventure de courte durée

Lancé il y a moins d’un an, le discounter Toujust ferme déjà ses magasins, après plusieurs semaines de difficultés. Le tribunal de commerce de Créteil a jugé insuffisante l’offre de reprise de ses fournisseurs. Il décide donc de sa liquidation judiciaire.

Toujust trop juste pour maintenir son business model et continuer d’exister ? Moins d’un an après avoir ouvert son premier magasin en France, le nouveau discounter met déjà la clef sous la porte. Le tribunal de commerce de Créteil, qui avait placé en redressement judiciaire la maison-mère Tazita Holding, pour difficultés financières, a jugé insuffisante l’offre de reprise des fournisseurs-actionnaires.

Il fallait 3 millions pour sauver les cinq magasins

Au nombre de 100, ces fournisseurs-actionnaires ont pu seulement réunir 1 million d’euros, alors qu’il en fallait au minimum 3 pour sauver les cinq magasins de l’enseigne. Ceux-ci se trouvent à Alès (Gard), Lempdes (Puy-de-Dôme), Monéteau (Yonne), Proville (Nord) et Rivery (Somme). Le premier point de vente avait ouvert en mars 2023 à Alès avec la promesse de prix réduits.

Suppression des intermédiaires pour offrir des prix bas

Son fondateur Fabrice Gerber a promis des produits au moins 5 % moins chers que ceux des concurrents, Aldi et Lidl. Pour y parvenir, Toujust a supprimé les intermédiaires, que sont les grossistes, les semi-grossistes et les centrales d’achat. L’enseigne traitait directement avec les fournisseurs. Ce qui lui permettait d’offrir des produits sains à des prix bas.

Des ambitions très vite revues à la baisse

Toujust s’était également engagée à reverser 25 % de ses profits aux fournisseurs, qui avaient la possibilité de devenir actionnaires. En mars, l’entreprise avait prévu l’ouverture de 70 magasins en France dans un délai d’un an. Mais elle a dû rapidement revoir ses ambitions à la baisse en raison des difficultés financières.

Un modèle collaboratif mal vu par la grande distribution

Toujust a accusé la grande distribution de combattre son modèle collaboratif, qui ruinerait leurs activités. Certaines enseignes auraient menacé de porter l’affaire en justice. Ont-elles fini par avoir raison du discounter ? Ou alors est-ce ce dernier qui a été trop ambitieux ? Contactée pour en savoir un peu plus, l’enseigne n’a pas souhaité répondre.

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