Boutiques à paris

Commerces : quelles sont les solutions du gouvernement pour remédier aux pertes financières ?

Pour faire face aux difficultés économiques des commerçants, inéluctables après la décision de reconfiner le pays, le gouvernement redéploie l’arsenal de mesures du printemps dernier. Plusieurs dispositifs d’aides sont reconduits, l’ouverture le dimanche et l’élargissement des horaires d’ouverture sont de nouveau sur la table.

Interrogé par BFMTV, lundi 9 novembre, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a évoqué de nouvelles mesures pour venir épauler les commerçants contraints de fermer leur boutique. Les aides qui ont fait leurs preuves lors du premier confinement, l’exonération des charges sociales ou les prêts garantis par l’État, seront bien entendu conservées. Quant à la réouverture des commerces, le locataire de Bercy n’a pas donné de date précise, conscient d’un potentiel tour de vis sanitaire.

Miser sur la poursuite d’activité

“L’activité continuera avec plus d’intensité” précisait Emmanuel Macron lors de son allocution du 28 octobre. En dépit de l’annonce d’un rétablissement du confinement, le président de la République a insisté sur un maintien plus large de l’activité économique par rapport à la première vague de l’épidémie.

À cet égard, les commerces “non-essentiels” sont encouragés à maintenir une activité via le recours au e-commerce. Si un guide d’aide à la digitalisation a d’ores et déjà été publié, Bruno Le Maire a évoqué une aide de 500 euros, disponible en janvier 2021, pour les commerçants qui souhaitent créer leur site Web. Plus encore, le gouvernement a lancé un appel aux acteurs du numérique – places de marché et spécialistes de la livraison ou du paiement – pour mettre à disposition des petits commerces des offres gratuites ou du moins des tarifs préférentiels. Une manière de les encourager à digitaliser leur offre alors que seulement 32% des TPE-PME ont un site internet.

Ce deuxième confinement traduit avec plus d’acuité encore la nécessité de réinventer les expériences d’achat et de créer des synergies entre le commerce physique et le digital. Conscients de cet enjeu, de nombreux commerces dont les librairies ou fleuristes proposent désormais un service de click and collect à leurs clients. Malgré ces initiatives et la mobilisation des consommateurs, nombre de commerçants s’inquiètent pour l’écoulement de leurs stocks. Une pression d’autant plus forte à l’approche des fêtes de fin d’année qui représentent traditionnellement un pic d’activité. À cet effet, le ministre de l’Économie réfléchit à un projet d’aide sur les stocks invendus.

Préparer les conditions d’une reprise

Pour répondre à cette logique d’écoulement des stocks qui menace la stabilité financière des commerces, le gouvernement entend miser sur la flexibilité quand il s’agira d’amorcer la phase de déconfinement.

Preuve en est, Bruno Le Maire s’est montré favorable à “des ouvertures le dimanche pour que [les commerçants] puissent rattraper au maximum le chiffre d’affaires qui a été perdu ». Il faut aussi, selon lui, travailler sur des “amplitudes horaires plus importantes” afin de permettre aux commerçants d’accueillir leurs clients le plus longtemps possible et ainsi éviter les pics de fréquentation.

Si la loi qui encadre le travail le dimanche offre des marges de manœuvre importantes, certaines modifications réglementaires pourraient voir le jour. Déjà, lors du premier confinement, le gouvernement avait évoqué la possibilité de proposer 18 “dimanches du maire” à l’année et non plus 12 comme prévu par la loi. Une autorisation municipale qui permet aux commerces de déroger au repos dominical. Quant à la question des amplitudes horaires, certains magasins privilégieront certainement une ouverture après 19h et une augmentation du temps de travail de leurs salariés. Il s’agira alors d’accompagner légalement cette nouvelle organisation du temps de travail.

En outre, le ministre de l’Économie a évoqué l’idée de “bouger la date des soldes” d’hiver si les commerçants le veulent. Toutefois, il a rappelé qu’il n’avait pas la main sur l’organisation du Black Friday, qui doit avoir lieu le 27 novembre prochain. Preuve que l’intervention étatique a ses limites.

L’expérience de la première vague et l’appréhension relative au contrôle de l’épidémie incitent donc à la recherche d’efficacité : éviter les contaminations dans les magasins certes, mais aussi rattraper le retard économique pris voire accumulé depuis le premier confinement. Il en va de la survie de nombreux commerces, suspendus au montant du chiffre d’affaires qu’ils réaliseront pendant la période des fêtes de fin d’année.

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