Alors que les négociations commerciales débutent en décembre, les tensions entre distributeurs et fournisseurs ont déjà atteint un haut degré. Dominique Schelcher, le patron de Système U, estime que les grands industriels se déconnectent complètement de la réalité en exigeant des hausses plus importantes que l’inflation.
Invité de RMC et BFMTV, le lundi matin, Dominique Schelcher a évoqué les demandes des grands industriels dans le cadre des négociations commerciales. Le patron de Système U a dit n’avoir reçu pour le moment qu’un tiers des tarifs exigés pour 2024.
Une augmentation moyenne de 5 % pour l’instant
Selon lui, les augmentations s’élèvent en moyenne à 5 %, mais elles varient énormément selon les industriels. En effet, tandis que certains proposent 2 % sur leurs produits, d’autres montent à 20 %. Les multinationales (avec un chiffre d’affaires de plus de 350 millions d’euros) seraient les plus exigeantes. Notamment Coca Cola, dont les prétentions irritent Dominique Schelcher.
Coca Cola minimise les hausses pour le consommateur
Le président de Coca Cola en France, François Gay-Bellile, a récemment déclaré qu’une hausse de 20 centimes sur le pack de six canettes ne changerait pas grand-chose pour le consommateur, car le prix en Hexagone serait toujours inférieur aux tarifs pratiqués ailleurs. Dominique Schelcher juge inacceptables de tels propos, au moment où les Français subissent de plein fouet l’inflation.
De grands industriels complètement déconnectés
Le dirigeant ne comprend pas qu’on puisse exprimer autant de mépris pour les consommateurs français. C’était comme si Coca Cola les invitait à aller faire leurs courses à l’étranger. « On a des grands industriels complètement déconnectés », a fustigé Dominique Schelcher, dont les critiques se multiplient à l’encontre des fabricants.
Avancement des négociations commerciales
Face aux hausses demandées par les grands industriels, certains distributeurs brandissent la menace du déréférencement. Mais le boss de Système U ne semble pas favorable à un boycott des marques. Il souhaite porter plus d’attention aux industriels qui aident les Français. Une prise de position timorée à quelques semaines du début des négociations commerciales. Celles-ci ont été avancées cette année pour s’achever plus tôt, le 15 janvier pour les PME et ETI et le 30 janvier pour les multinationales.
