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Dominique Schelcher livre son analyse sur la situation de la grande distribution

Après la vision de Matthieu Riché, directeur RSE du groupe Casino, sur les défis à relever par la grande distribution au lendemain de la crise sanitaire, c’est à présent au tour de Dominique Schelcher, patron de Système U, de compléter ce bilan en se prononçant sur la santé économique du secteur et en rappelant la situation financière inédite dans laquelle se trouve le pays.

La grande distribution au sortir de la crise

Bien qu’elle soit restée active durant l’intégralité du confinement, la grande distribution ressort de la crise sanitaire transfigurée. Les chaînes de supermarchés ont également souffert de la limitation de la consommation (comme l’indique le chiffre éloquent des 56% des hypermarchés Carrefour déficitaires) et les défis auxquels elles sont confrontées se font de plus en plus pressants. Dominique Schelcher, interrogé sur BFM, se dit conscient de l’importance que peuvent revêtir aujourd’hui le bien-être animal, l’écologie et l’économie responsable, mais il redirige également le débat sur l’impact que peuvent avoir ces pratiques dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat.

Nombreuses sont les personnes qui ont pendant le confinement pris le temps de lire les étiquettes de leur produits préférés et qui ont décidé de revoir leurs habitudes de consommation en privilégiant le bio et le local. Mais qu’en est-il de ceux dont les revenus ont été amoindris par le recours massif au chômage partiel (voire supprimés en cas de licenciement) ? Michel Edouard Leclerc, affirmait qu’une réflexion sur les prix était nécessaire au regard de la position centrale qu’ils occupent présentement dans les préoccupations du consommateur.

Une France scindée qui appelle à des solutions plurielles

Il a plusieurs fois été question de mesures globalisantes qui concerneraient l’ensemble des produits vendus en grande surface. Bruno Le Maire a par exemple fait barrage à une baisse générale de la TVA, contre laquelle s’insurge également Dominique Schelcher. Il ne faudrait pas selon lui prendre le risque d’amoindrir les rentrées fiscales de l’Etat, déjà en difficulté, alors qu’une grosse partie de la population aurait durant la crise économisé des sommes considérables qui, si on les cumule, atteindraient les 100 milliards d’euros.

Il s’agirait donc davantage d’inciter à la consommation et de la réorienter vers des produits hauts de gamme en suivant les tendances post-confinement. Ce serait là l’occasion de faire d’une pierre deux coups en apportant également un soutien financier bienvenu aux producteurs nationaux qui se plaignent de voir les étals envahis par des produits de provenance étrangère.

Le PDG de Système U n’oublie pas cependant les victimes de la crise. C’est pourquoi ils proposent que des systèmes d’aide financière soient proposés aux plus démunis, sous la forme de « bons » à la consommation. Un traitement différencié permettrait de répondre aux besoins de chacun tout en préservant les revenus des producteurs et des distributeurs. Reste à voir comment de telles mesures seraient accueillies par les consommateurs.

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