Caddie de supermarché

Comment la grande distribution compte dépasser la crise sanitaire et le rebond de l’épidémie

Alors que la relance est au coeur des préoccupations des acteurs économiques et des consommateurs, les acteurs de la grande distribution doivent faire face aux enjeux du secteur dans un contexte plus qu’incertain. Le groupe Casino, Carrefour ou encore Auchan ont dévoilé des axes stratégiques sur lesquels les enseignes comptent travailler ces prochains mois afin de dépasser et anticiper les difficultés liées au rebond de l’épidémie. 

Regagner la confiance des consommateurs dans un contexte incertain 

Face au climat d’incertitudes engendré par la crise économique et le rebond de l’épidémie, le secteur de la grande distribution s’arme pour anticiper les difficultés qu’il pourrait rencontrer ces prochains mois. Si la crise a mis à rude épreuve les acteurs de la grande distribution (baisse de la fréquentation et du chiffre d’affaires en magasins), les Français ont, quant à eux, joué la carte de la prudence en épargnant près de 86 milliards d’euros selon la Banque de France.

Les enseignes devront très certainement innover pour regagner à nouveau la confiance des consommateurs et encourager l’achat. Pour Jean-Paul Mochet, à la tête des magasins Monoprix et Franprix (groupe Casino), l’annonce du plan « France Relance » du gouvernement semble prendre la bonne direction. Il estime « qu’assurer la solidité du tissu économique doit permettre de créer un retour de la confiance », un élément central « pour relancer la consommation et inciter les Français à dépenser l’argent qu’ils ont épargné durant le confinement ». 

Si le patron de Monoprix et de Franprix se veut rassurant, Alexandre Bompard,  PDG de Carrefour reste prudent. « La conjoncture est très difficile à décrypter », reconnaît ce dernier au moment où l’épidémie semble donner des signes de reprise. 

La crise, accélérateur de tendances 

Les tendances en matière de consommation se sont largement intensifiées avec la crise. Une mouvance que les patrons de la grande distribution cultivent de plus belle avec l’essor des produits d’origine biologique. Le consommer français ou local a pris, depuis le début de la crise, de plus en plus d’ampleur. Les ventes des produits biologiques du groupe Casino enregistrent  une croissance significative avec une augmentation de 10% chez Monoprix, depuis le confinement. Désormais, le groupe mise beaucoup sur Naturalia et a pour ambition de « doubler son chiffre d’affaires (320 millions d’euros en 2019) dans les dix prochaines années ». 

Du côté de chez Carrefour, le groupe cumule plus de 21 % de part de marché en hypers et supers sur les ventes de produits bio (selon les chiffres de Nielsen arrêtés à début 2020) et dépasse Leclerc d’un point. Grâce au développement de son offre, à l’établissement de filières ainsi qu’à l’installation de corners bio XXL, Carrefour confirme son rang de leader du bio. Le secteur du bio a par ailleurs fait saliver de nombreuses enseignes de grande distribution, dont Naturalia (Casino) et Carrefour, qui ont mis sur la table une offre de reprise pour Bio c’Bon, en redressement judiciaire.

Autre tendance majeure, les enseignes ont pris le tournant de l’e-commerce et l’augmentation des ventes en ligne le confirme. La part des ventes sur Internet du groupe Casino a été multipliée par trois, passant de 3 % à 10 %, tandis que l’e-commerce représente 11 % des ventes du groupe Auchan

Développement de la stratégie numérique

Avec la montée en puissance de l’e-commerce et l’entrée vertigineuse des acteurs du retail dans le domaine de la tech, les dirigeants misent sur la poursuite et le développement de la stratégique numérique pour répondre aux nouvelles exigences du consommateur. 

Auchan a par exemple doté ses points de ventes lusitaniens de robots intelligents pour détecter les éventuelles ruptures de stocks et les anomalies. Le groupe Casino poursuit quant à lui son ascension vers le numérique. L’enseigne Monoprix, qui s’était déjà prêtée au jeu de l’innovation avec des chariots connectés, réitère l’exploit avec un test de magasin container automatisé. Baptisé « Black box », ce projet propose une offre de dépannage de produits essentiels. Un concept déjà expérimenté par la supérette Boxy, développé par la start-up Storelift. Le commerce connecté ne faiblit pas : Carrefour a testé à Taïwan un magasin de proximité où le client se sert et paie ses achats seul. Un scénario qui rappelle le concept Auchan Minute, avec plus de références. Une nouvelle preuve que les transformations à l’oeuvre dans le secteur ne font sans doute que débuter.

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